La CEDEAO regroupe l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest
et se compose d’une population estimée à plus de 250 millions de personnes.
Elle est dominée par les jeunes, dont la plupart manquent d’éducation et de
qualifications techniques. Il y a une disparité large dans la distribution de
la richesse et du revenu au sein de la population et entre les centres urbains
et les secteurs ruraux. Les langues officielles des Etats membres sont : l’anglais,
le français, le portugais et l’arabe.
L'économie des Etats membres repose
principalement sur l’agriculture. Les principales exportations sont : le
pétrole, l’or, le diamant, la bauxite, le fer, le café, le bois, le coton et l’arachide.
Les principaux investisseurs économiques de la sous-région sont la France, le
Royaume-Uni, les Etats-Unis et les Arabes. La sous-région est un germoir de
l'agitation politique, économique et sociale qui a eu comme conséquence la
croissance des mouvements insurgés et révolutionnaires soutenus en grande
partie par la jeunesse économiquement marginalisée et les membres aliénés des
élites. Les gouvernements qui ont émergé de cet environnement tendent vers
l'autocratie et la répression, alors que le système politique favorise l'exclusion
de l'opposition et des vues d'opposition. La structure de sécurité des Etats est
consacrée à la conservation du régime et de l’élimination de ceux qui
s'opposent à lui.
Le problème de sécurité est aggravé par la nature multiethnique
des Etats. Sans exception, tous les Etats de l’Afrique de l’Ouest sont composés
de multitude d’ethnies dont la plupart sont des ethnies historiquement rivales.
A cela s’ajoute la mainmise de certaines ethnies, ou groupes politiques, sur le
pouvoir au détriment des autres.
Dans les années 70, les Chefs-d’Etat ouest africains se sont
rendus compte qu’il était urgent et nécessaire d’instaurer un climat de paix et
de sécurité dans la sous-région pour atteindre les objectifs qu’ils s’étaient
fixés au sein de la CEDEAO. C’est ainsi que sera signé un PACTE DE NON-AGRESSION
à Lagos, (Nigéria) en 1978. Ce pacte sera
suivi par le PROTOCOLE D’ASSISTANCE MUTUELLE EN MATIERE DE DEFENSE
signé à Freetown (Sierra Leone) en 1981. Mais, la véritable révolution viendra
de la mise en place de l’Ecomog qui est une force ouest africaine de maintien
de la paix créée dans les années 90 par des pays membres de la CEDEAO.
En août 1990, sans perspective d’intervention des Nations
Unies dans la terrible guerre qui déchirait le Libéria, une partie des Etats de
l’Afrique de l’ouest décidèrent de déployer l’Ecomog à Monrovia pour séparer
les factions en guerre et arrêter le carnage. Les Etats ouest africains ont
justifié leur interposition par le fait que ce n'était plus un conflit interne
puisque des milliers de leurs propres ressortissants ont été emprisonnés au
Libéria et des dizaines de milliers de réfugiés s'étaient sauvées dans les pays
voisins.
Il y a eu beaucoup de spéculation au sujet des motivations
réelles des pays qui composaient la force. Certains ont accusé le Nigéria de
soutenir le gouvernement de SAMUEL DOE ami
et allié du Président nigérian BABANGIDA ; d'autres affirment que le Nigéria voulait s’imposer comme
la « superpuissance » de la sous-région. D'autres croient que les motivations
des Etats étaient dues à la crainte de voir une déstabilisation de la
sous-région. Toujours, d'autres affirment que l'interposition était due au
traitement que les hommes de CHARLES TAYLOR réservaient
aux ressortissants des autres pays de l’Afrique de l’Ouest habitant au Libéria.
La création de la force et son intervention au Libéria est
une évolution importante pour les africains dans leur volonté de se prendre en
main en matière de maintien de la paix. Et pour les ouest-africains un début
pour instaurer un espace de paix et de sécurité dans leur région. Plusieurs
Etats africains ont rêvé voir naître un jour un système ou une capacité
collective de défense africaine pour répondre aux conflits internes plutôt que
de compter sur des Forces extérieures comme celles de l'ONU. L’intervention de
l’Ecomog au Libéria a marqué un tournant important dans la pratique du maintien
de la paix par des organismes régionaux ou sous-régionaux africains. Elle a
également soulevé une vieille discussion en Afrique au sujet de la création
d'une capacité continentale de réponse aux conflits et à l’instabilité.
Le Président KWAME
NKRUMAH
du Ghana fut l’un des premiers à avoir
soulevé l'idée d'une force africaine de maintien de la paix à la naissance de l’OUA
en 1963. Depuis lors, plusieurs tentatives ont vu le jour dont la plus
importante fut celle de l’OUA. En 1981, l’organisation avait émis le souhait de
mettre en place une Force interafricaine pour surveiller la guerre civile au Tchad. Malheureusement,
ce projet échoua. Cet échec était en partie due à une mauvaise planification, à
l’absence d’un mandat précis de la Force, à l’absence d’une structure de
commandement fiable, au manque de volonté politique de certains dirigeants
africains, au manque de ressources financières etc.
Auteur: Mahany
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