La notion d’intelligence économique pour ne pas dire de renseignement économique a été bien explicitée hier lors de la journée d’informations dédiée justement à ce « concept ’ ‘ incontournable » dans le contexte actuel de mondialisation et de libéralisation du marché.
« La mondialisation, bouleversement du XXIe siècle est en train de se faire non pas par nous, mais sans nous » ; c’est un jeu de mots, certes, mais la compréhension vaut sans doute tout son pesant d’or. Son auteur, M. Joseph Baylé, membre fondateur de l’organisation africaine de l’intelligence économique et directeur exécutif relève aussi ce constat : « la compétition internationale se durcit et les entreprises africaines doivent être à même de compétir et au mieux de rivaliser avec les meilleures du monde ». C’est à l’occasion de la journée d’information sur l’intelligence économique qui a été marquée hier par un débat sur la question et les spécialistes en la matière ont bien expliqué la notion d’intelligence économique que la journée avait pour objectif de mieux faire connaître de même que son intérêt pour les entreprises. Il s’agit conformément à la mission que s’est assignée l’organisation de l’intelligence économique, de participer à l ‘amélioration de la compétitivité de l’économie africaine, renforcer la sécurité économique des pays et celle des entreprises, mais également permettre l’augmentation des capacités d’influences auprès d’autres États ou organismes internationaux. Et cela, de l’avis de M. Baylé, passe par une prise de conscience collective à la fois des enjeux et la nécessité de coopérer et partager l’information. Selon M. Baylé, l’État aussi a un intérêt stratégique en matière d’intelligence économique parce qu’il y a des enjeux politiques majeurs.
Pour sa part, le Dr. Thiendou Niang, formateur en intelligence économique à l’Ebad, a tenté de démontrer chiffres à l’appui, toute l’importance de l’intelligence économique dans le développement de l’entreprise. Il a souligné que l’intelligence économique est vitale et que chacun doit l’intégrer dans ses préoccupations.
AVANTAGES
Ce qui apparaît de façon très nette a indiqué M. Niang, c’est que les entreprises très sensibles à l’intelligence économique occupent une part de marché d’environ 2,75 % contre 1,42 % pour les entreprises qui y sont moins sensibles. Autres avantages : Le chiffre d’affaires moyen des entrepreneurs très sensibles à l’intelligence économique est de 1, 1 milliard de Fcfa contre 190 millions de Fcfa pour les entrepreneurs moins sensibles. Suivant les mêmes données, le chiffre d’affaires des entrepreneurs sensibles à l’intelligence économique augmente en moyenne de 2 % contre 1, 66 % pour les entreprises moins sensibles. Le bénéfice d’un entrepreneur très sensible connaît une croissance en moyenne de 2 % contre 1, 63 % pour les autres. Sur le plan des emplois, les données montrent que les entreprises très sensibles emploient en moyenne 17 personnes au démarrage, 27 personnes à temps plein et 32 saisonniers en vitesse de croisière contre 8 personnes au démarrage, 11 permanents en temps plein et 8 en vitesse de croisière pour les moins sensibles.
Un motif suffisant que confirme le Général Mamadou Mansour Seck, ancien Cemga, et Président de l’organisation de l’intelligence économique qui pense que dans le contexte actuel de la globalisation où l’économie mondiale est libérale donc compétitive la notion d’intelligence économique est suffisamment importante pour le pays et pour l’Afrique. Et qu’il est donc nécessaire de bien participer à sa décision et à sa vulgarisation.
Adama MBODJ (Le Soleil)
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