Le temps n'est pas clément pour les compagnies aériennes de l'Afrique. L'Iata prévoit des pertes estimées à 300 millions de dollars pour l'année en cours. Selon le vice-président Afrique de l'Association internationale du transport aérien (Iata en anglais), M. Vinod Chidambaram, les compagnies aériennes du continent africain vont enregistrer des pertes de 300 millions de dollars.
Certes ce sera une amélioration par rapport aux pertes de 2006 qui ont été de l'ordre de 500 millions de dollars, mais cette amélioration ne sera pas satisfaisante. ‘Nous devons œuvrer pour transformer les pertes en profits, et assurer une santé financière solide à nos compagnies aériennes’, a indiqué, hier, lors de l'ouverture des premières Journées de l'aviation, le vice-président Afrique de l'Iata.
M. Chidambram ne s'est pas limité à faire l'état des lieux. Il a aussi relevé les quelques atouts du ciel africain. Entre autres, la croissance du trafic passager qui a été de 8,6 % en 2006, ‘un taux supérieur à la plupart du reste du monde’ ; les prévisions du Pib pour l'Afrique sont tout aussi encourageantes : 5,2 % pour cette année et 5,3 % pour 2008. ‘Nous nous attendons donc à une continuation de la croissance du trafic aérien cette année et dans le futur’, a-t-il souligné. Mais s'est-il empressé de préciser que pour que les compagnies africaines bénéficient réellement de cette croissance, des conditions préalables doivent être réunies.
L'une de ces conditions, c'est la réduction des coûts et l'amélioration de l'efficience et de l'efficacité des opérations et de la conduite des affaires dans le secteur de l'aérien. ‘Si nous sommes ici (à Dakar) pour ces deux jours dans l'espace de l'Afrique francophone, c'est pour parler de ces sujets. Nous avons réuni ici à Dakar pour la première fois un aussi grand panel d'experts de haut niveau de l'Iata et nous aurons l'occasion, durant ces deux jours, de vous présenter toute une gamme de solutions qui pourraient contribuer à réduire les coûts et à améliorer la gestion des affaires dans le secteur du transport aérien’, a souligné M. Chidambran.
Parmi les moyens de réduction des coûts et de l'amélioration des opérations, il y a la billetterie électronique (e-ticketing) dont l'échéance, pour sa généralisation, est fixée en fin 2007 (voir ci-contre) ‘Je voudrais tout simplement souligner que contrairement à ce que pourraient penser certaines personnes, nous ne nous adressons pas seulement aux compagnies aériennes, mais à tout participant dans le secteur du transport aérien y compris les aéroports, la compagnie de navigation aérienne et les directions des aviations civiles’, a-t-il précisé.
Les premières Journées de l'aviation, dont le thème est : ‘La sécurité, une priorité pour le transport aérien, une exigence pour son développement en Afrique’, ont été ouvertes par le ministre sénégalais du Tourisme et des Transports aériens. ‘Le Sénégal porte un intérêt particulier à la sécurité et à la sûreté dans le transport aérien. Des réformes ont été entamées dans ce sens, avec la création de l'Anacs (Agence nationale de l'aviation civile), la Haute autorité de l'aéroport de Dakar, etc. Et le renforcement des capacités du personnels technique de l'aviation civile’, a énuméré Ousmane Masseck Ndiaye.
Avec l'apparition de nouveaux pavillons dans le ciel sénégalais (Delta Air Lines, South African Airways, Kenya Airways, etc.), le Sénégal sera attentif, selon le ministre, aux travaux des premières Journées de l'aviation qui prennent fin ce vendredi. Il s'agira, estime Ousmane Masseck Ndiaye, de jeter les bases d'une nouvelle perspective dans le cadre de l'amélioration de la qualité, de la sécurité, de la sûreté dans les transports aériens. Sous ce rapport, le ministre est optimiste quant aux résultats de l'audit que l'Iata est en train d'effectuer sur la plate-forme aéroportuaire de Dakar.
Johnson MBENGUE (Walf)
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