A côté de la Socas, la vallée du fleuve Sénégal aura bientôt une deuxième unité de fabrication de double concentré. Avec des enlèvements sur place. L'engagement du projet Agroline de casser le monopole de la Socas est ferme et irrévocable. Hassan Attieh, le directeur général de cette société à vocation agro-industrielle, est plus que jamais déterminé à ouvrir la concurrence dans le secteur de la tomate. ‘Le projet Agroline fait partie de ceux de la seconde génération qui vise à ouvrir le secteur à d'autres groupes afin de faire de la vallée un acteur significatif du marché mondial de la tomate.
Il est nécessaire de comprendre et surtout d'accepter les mutations qui s'imposent à nos économies pour convertir des ambitions et des projets porteurs en réussite sur le terrain. Pérenniser un monopole dans une économie globalisée va à contre-courant de l'histoire et ne peut en aucune manière contribuer au renouveau de la filière. Le potentiel énorme de production de tomates fraîches dans la vallée du fleuve Sénégal est loin d'être atteint de même que celui de la fabrication de ses dérivés ; or la relance de la production passe nécessairement par l'accueil de nouveaux acteurs industriels et agro-industriels dans la filière. Celle-ci ne pourra se développer par, pour et autour d'un seul acteur’, a déclaré M. Attieh.
Le nouveau concurrent de la Socas qui s'exprimait hier dans le cadre de la visite de terrain d'une délégation du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Cr) entend fabriquer le triple concentré à partir de tomates fraîches. Selon M. Attieh, ce sera avec une unité ayant une capacité de traitement de 500 tonnes par jour de tomates fraîches et une capacité de production de 5 500 tonnes par an de concentré. La zone d'implantation se situe à Taredji, un village situé dans le département de Podor. Le montant de l'investissement est fixé à 3 milliards 830 millions de francs Cfa. Initialement prévu en 2008-2009, le démarrage du projet a été ramené à fin 2007 et début 2008 suite à l'audience que le chef de l'Etat a accordée au directeur général de la société Agroline. Avec comme objectifs immédiats de participer à une meilleure couverture du marché national en proposant un produit de qualité, d'exporter le concentré sénégalais dans les pays de la sous-région en proposant un produit adapté et de diversifier les produits dérivés de la tomate (ketchup, sauce pizza, jus de tomate) qui sont aujourd'hui entièrement importés. A terme, c'est-à-dire dans les deux ans à venir, la société a pour perspectives de tripler sa capacité de production installée afin d'attaquer les marchés export seuls capables, de l'avis de M. Attieh, d'absorber l'énorme potentiel de la vallée du fleuve Sénégal.
Mais on n'en est pas encore à cette phase agro-industrielle. A l'heure actuelle, le projet est dans sa phase industrielle située à Dakar où la société fabrique le double concentré à partir du triple concentré local ou importé, selon son directeur général. Avec 108 emplois créés, cette phase a nécessité un investissement de 1 milliard 849 millions de francs Cfa.
D'après Hassan Attieh, le projet en deux phases obéit à trois arguments incontestables. Il s'agit d'abord de l'insuffisance de la production locale de tomates fraîches en 2003, des importations de triple concentré par la Socas (atteignant 5 154 tonnes en 2004) et des importations régulièrement croissantes de double concentré (produit fini).
Le projet a vu le jour en 2003, période à laquelle la production de tomate fraîche était de 53 000 tonnes. Le marché sénégalais est estimé à 18 000 tonnes de double concentré, dont 15 000 tonnes pour la Socas et 3 000 tonnes en moyenne couvertes par les importations avec une pointe à 5 500 tonnes en 2004.
Pour ce qui est de la production d'Agroline, elle a été de 1 200 tonnes en 2005, soit 7 % du marché et de 3 000 tonnes en 2006, soit 16 % du marché. La capacité de production annuelle installée par Agroline est de 3 300 tonnes, soit 18 % du marché national.
Ndakhté M. GAYE (Walf)
je dit bravo à Agroline qui est déterminé à briser crt monopole...
Rédigé par : adama faye diop | 09 mai 2009 à 13:12