United States Department of State (Washington, DC)
3 Avril 2006
By Jim Fisher-Thompson
Washington, DC
Selon le document de politique étrangère intitulé « La stratégie nationale en matière de sécurité » que la Maison-Blanche a rendu public en mars, « l'Afrique revêt une importance géostratégique croissante » pour les États-Unis.
Ce document indique que la sécurité des États-Unis dépend en partie des partenariats avec les pays africains relatifs à des programmes de sécurité. Ces programmes visent à prévenir des attentats terroristes tels que ceux qui ont frappé les ambassades des États-Unis à Nairobi (Kenya) et à Dar-es-Salam (Tanzanie) en août 1998 et qui ont causé la mort de plus de 250 Africains.
«Les États-Unis sont résolus à coopérer avec les États africains en vue de renforcer leurs moyens nationaux et les moyens de l'Union africaine d'appuyer les transformations après un conflit, de consolider les transitions démocratiques et d'améliorer le maintien de la paix et les interventions en cas de catastrophe », précise ce document.
Pendant la période allant d'octobre 2004 à septembre 2005, le gouvernement des États-Unis a fourni 650 millions de dollars au titre de la force de maintien de la paix de l'Union africaine au Soudan.
Une haute responsable du ministère de la défense, Mme Theresa Whelan, a fait état du soutien croissant des milieux politiques pour une telle aide, lors d'un séminaire organisé en décembre 2005. « L'Afrique, a-t-elle dit alors, occupe dans l'ordre de priorité des États-Unis une place beaucoup plus élevée que ces 10 à 15 dernières années. En fait, l'attention que les États-Unis, l'Union européenne, le groupe des Huit et maintenant l'OTAN accordent à l'Afrique est sans précédent et de continue de s'accroître. »
Les partenariats en matière de sécurité
Alors que le ministère de la défense estime que quelque 25 % des 400 combattants étrangers faits prisonniers parmi les insurgés en Irak sont d'origine africaine, les partenariats en matière de sécurité deviennent de plus en plus importants.
En Afrique, indique le document sur la stratégie nationale en matière de sécurité, « la lutte contre l'extrémisme islamique militant » a lieu dans le cadre de nouveaux partenariats tels que l'Initiative mondiale en faveur des opérations de paix que le G8 a lancée en 2004 en vue de former des soldats africains au maintien de la paix.
D'autres programmes de coopération comprennent celui qui fait suite à l'Initiative pansahélienne, programme de formation militaire remontant à 2002 et intéressant le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad qui a permis en 2005 de s'opposer avec succès à un groupe d'extrémistes musulmans.
L'Initiative pansahélienne a été élargie pour devenir un nouveau partenariat de formation appelé l'Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme (« Trans-Sahara Counterterrorism Initiative » ou TSCI) à laquelle participent également l'Algérie, le Maroc, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie. Il est question que la Libye y participe également plus tard.
Le général James Jones, qui est à la tête du Commandement européen des États-Unis (également chargé des affaires africaines), a déclaré à la commission sénatoriale des affaires étrangères en septembre 2005 que la TSCI était « plus ambitieuse sur les plans tant géographique que programmatique ».
La TSCI, a-t-il dit aux membres de la commission, est un partenariat très utile en matière de sécurité avec les pays africains, car elle « contribue à renforcer les moyens régionaux de lutte contre le terrorisme, à renforcer la coopération entre les forces de sécurité africaines et à l'institutionnaliser, à encourager la bonne gouvernance, à favoriser le développement et la formation, enfin à consolider nos relations bilatérales avec chacun des États participants ».
Un autre programme de formation qui donne de bons résultats est l'ACOTA (« African Contingency Operations Training and Assistance »), dont l'objectif est d'améliorer le professionnalisme des militaires africains et de perfectionner leurs connaissances en matière de maintien de la paix.
Le Centre africain d'études stratégiques
Un des programmes de partenariat entre le ministère de la défense et l'Afrique les plus novateurs est le Centre africain d'études stratégiques (« Africa Center for Strategic Studies » ou ACSS). Créé en 1999, l'ACSS a fourni une formation à quelque 2.000 officiers et hauts responsables chargés de la défense en Afrique tant sur place dans le continent africain qu'à son siège à Washington.
Selon un des enseignants de l'ACSS, M. Herb Howe, le principal objectif de ce centre est de « promouvoir le professionnalisme militaire » en faisant connaître à des officiers africains les opérations, les méthodes de gestion et la programmation de l'armée des États-Unis et en échangeant des idées sur les relations entre le civil et l'armée. « Ces relations, a-t-il dit, sont très importantes en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme », parce que celle-ci exige la rationalisation des méthodes, la transparence et la responsabilisation.
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