Patrick Baptendier. Gendarme devenu détective privé, il a frayé avec les services secrets et a connu la prison. Il révèle les dessous crapoteux de la guerre économique.
«J’ai dit ce que j’ai fait, d’autres devront le faire.» Toujours
droit dans ses bottes, notre ancien gendarme devenu détective privé. Il
a l’élocution militaire, concise, sans mot en trop. Avec toutefois ce
leitmotiv, «bouger les lignes», qui fait surgir l’électron
libre. Il l’utilise une bonne dizaine de fois, souvent pour illustrer
sa problématique de la ligne jaune - la franchir ou pas. En la matière,
Patrick Baptendier est un expert.
Ecrivain par nécessité, parce que devenu tricard dans le milieu, il balance, dans Allez-y, on vous couvre !«Ces gens en costume»,
comme il dit, ne peuvent plus se passer de la présence d’ex-policiers
ou gendarmes, lesquels vont s’abreuver auprès de leur ancienne maison,
à la recherche de boules puantes qu’ils monnayeront au mieux. Beaucoup
ne vont pas apprécier le bouquin.
(Editions du Panama), les dessous de la nouvelle barbouzerie
économique, cette sale manie qu’ont désormais les capitaines
d’industrie et les ténors de la finance de s’espionner les uns les
autres. Car le business, c’est la guerre.
Baptendier, on le sentait venir, est fils de gendarme. Gamin, il en a vécu «les contraintes inhérentes, déménagements, horaires décousus». N’a manifestement pas été dégoûté. A la sortie de l’école nationale de Châtellerault - «neuf mois, une grossesse» -, son bon classement lui laisse le choix de l’affectation, dans sa région parisienne. Ce sera Clichy-la-Garenne, pour «des années pleines de shit, d’héroïne et de cocaïne». Il se passionne pour l’enquête judiciaire, «ce pour quoi je suis entré en gendarmerie : arrêter du voyou.» Il a connu l’accueil dans les cités avec jet de divers appareils électroménagers du haut des immeubles. «On casse des portes à 6 heures du matin, des gens hurlent. On n’enlève qu’un verre d’eau dans la mer des trafics, mais notre seule présence permet de faire bouger les lignes.»
Patrick Baptendier se distingue par la qualité de ses relations avec des indics, des toxicos qui de temps en temps lui balancent un dealer. «J’ai toujours mouillé ma chemise pour mes indics», sauf quand l’un d’entre eux a un jour le geste de trop, frappant un collègue : «Je ne suis pas assistante sociale, mais je comprends la détresse.»
Chemin faisant, Baptendier préfère s’enfoncer un bonnet sur la tête pour accompagner un toxico dans un rade glauque que d’être requis pour les parades place des Invalides, cheveux dépassant sous le képi de travers, chemise mal boutonnée. «En PJ, on n’est pas les plus militos de la Gendarmerie nationale.» Mais la hiérarchie le félicite pour ses bons tuyaux.
Une fois muté à Courbevoie, toujours dans les Hauts-de-Seine, encore une histoire d’indics. Fatale, celle-là. «Tout ce que j’avais pu éviter jusque-là…» Il n’est plus question de dope, mais de fric - à propos d’un couple fâché avec les impôts mais pas avec certains responsables politiques. Casse-gueule. L’indic lui signale la cible. Baptendier n’est pas territorialement compétent. Il y va quand même au flan, «pour mettre un coup de pression», se rend au domicile de ses cibles où il est attendu par un bataillon de policiers alertés par des proches du couple de l’arrivée imminente d’un «faux gendarme», Baptendier lui-même… Confusion. Surtout, il y aurait un vrai-faux document des impôts censé justifier sa descente chez le couple. Devant nous, l’ex-gendarme se braque : «Je n’ai pas envie de dire. J’ai fait bouger les lignes et j’en prends l’entière responsabilité.»
Le code de procédure pénale a été quelque peu malmené, d’où un séjour de quinze jours en détention provisoire, une condamnation à un mois de prison avec sursis, aggravée en appel à un an avec sursis. Pour autant, Patrick Baptendier n’est pas obligé de quitter la gendarmerie. Mais il sent que c’est le moment : «J’ai connu les honneurs, la discipline, j’ai aimé mon boulot. Puis, j’ai subi la honte en moi.»«Finalement, je m’en fous.» Il passe de l’autre côté du miroir avant même d’avoir été condamné. Ce qui lui fait franchir le cap ?
Il devient détective - pardon, APR : agent privé de recherche. Baptendier n’entend pas faire autre chose que de la simple tricoche : surveillance, filature. En 2003, à l’aéroport d’Orly, il assure ainsi l’accueil très particulier d’un patron de Nokia. Ce jour-là, il tombe dans les rets de la DST. Son équipe de privés est «retenue» par la police. Un type du contre-espionnage lui demande avec bonhomie depuis quand il a quitté la gendarmerie. Ben, depuis moins de cinq ans, délai fixé par la loi anti-pantouflage… Le correspondant de la DST pousse son avantage : «Vous devriez vous mettre à l’intelligence économique. Ce n’est pas trop difficile, on vous aidera. Nos ordinateurs ne sont pas vides.»
Leur deal durera trois ans, de mai 2003 à janvier 2006 : «Trois quatre coups de fil par jour ; deux, trois rendez-vous par semaine dans un café. Il sort son cahier, je sors le mien. Ça a été le contrat.» L’agent DST lui file des tuyaux, Baptendier l’informe sur ses clients. Il change de milieu, fréquente le CAC 40. «C’est là que j’ai découvert le vrai visage de l’information noire. Ces propos susurrés par un PDG à l’oreille de son secrétaire général, ces demandes qu’on ose à peine formuler.» Son livre fourmille d’exemples (Libération du 13 juin).
La chute finale. Elle devait bien arriver, comme souvent par inadvertance. Un collègue détective enquête sur la mort d’une jeune fille, mandaté par ses parents. Comme le veut la procédure pénale, il est placé sur écoutes téléphoniques et fini par passer un coup de fil à Baptendier, pour une banale histoire d’immatriculation de voiture. De fil en aiguille, d’écoutes en écoutes, tout son système est mis à nu. Renvoyé à la case prison, Baptendier ne pipe mot. Ecrit juste une lettre au directeur de la DST, Pierre Bousquet de Florian. Un appel au secours. Le contre-espion en chef se contente d’annoter la bouteille à la mer : «Il ne manque pas d’air. Renvoyez ses élucubrations au juge.»
Patrick Baptendier sait l’illégalité de son métier, de ses actes. Mais pensait agir au nom des «intérêts de la nation». Serait-il fan de Michel Sardou ? La France, elle l’a laissé tomber : «Ils ont coupé le cordon.»«agi dans le simple intérêt du service». Pas Baptendier, électron définitivement libre : «Puisque je suis seul, eh bien on va causer.» D’où le livre. Son correspondant de la DST a pu se prévaloir d’avoir
Il en est là. Ce père de quatre enfants, âgés de 8 à 23 ans et nés de deux unions, est peut-être de son temps. Rigoriste mais adaptable. Tordu tentant de se raccrocher à quelques grands principes. Seul mais entouré d’une garde rapprochée. Aujourd’hui, des amis lui procurent de quoi bouffer. «Je rame, j’ai cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.» La justice française semble hésiter à lui délivrer le coup de pied de l’âne : l’enquête pénale est bouclée depuis un an, mais on n’ose toujours pas le renvoyer en correctionnelle. De peur d’un déballage public à l’audience ? Pour faire «bouger les lignes», il a préféré entamer les hostilités de son propre chef.
Qui peut croire que Baptendier était un agent, qui plus est couvert par la DST? C'était un indic, qui a fait le choix en "conscience" (si on peut dire!) de balancer ses clients à la DST pour avoir la paix (que craignait-il?...) et avoir des infos gratos! Difficile de le plaindre...
Rédigé par : Tony | 17 juillet 2008 à 17:14
Etranges doutes sur le livre à succès qui accuse le contre-espionnage.
Après avoir espionné le patron de Skyrock, travaillé pour Laurence Parisot et le PDG de MMA, un trouble détective privé accuse la DST de lui avoir fourni des informations pour mener ses missions d'espionnage. Or, le procureur de Versailles vient de blanchir l'agent de la DST qui traitait le "détective".
C'est un coup sérieux porté à la crédibilité du livre de Patrick Baptendier, ce patron d'officine qui accuse la Direction de la surveillance du territoire (DST), le contre-espionnage, de l'avoir "couvert" et aidé alors que ce "détective" espionnait les salariés de Laurence Parisot, pour le compte de la Présidente du Medef, ou surveillait un gêneur pour le compte de Jean-Claude Seys, patron du groupe d'assurance MMA, Mutuelles du Mans Assurances (voir encadré).
Ce coup sérieux est porté par la Justice. Pour le procureur de Versailles en charge du dossier, l'agent de la DST qui "traitait" Patrick Baptendier n'est pas coupable des accusations portées contre lui. Patrick Baptendier affirme dans son livre : j'ai "obéi aux ordres en divulguant des renseignements détenus par différentes administrations au profit de cabinets d'intelligence économiques".
La DST, service chargé de protéger les secrets de l'Etat, est accusé d'ouvrir ses fichiers et dévoiler le secret auquel à droit tout citoyen. Or, contacté par latribune.fr, lundi 23 juin, le procureur de Versailles a indiqué qu'il ne demande pas de poursuites contre l'agent de la DST qui "traitait" Baptendier dans les réquisitions qu'il a transmis jeudi 19 juin au juge d'instruction en charge du dossier.
Le "proc'" est en revanche très sévère pour Patrick Baptendier, les gendarmes et policiers qui lui ont fourni des informations, contre rémunération. Ce ne sera pas pour arranger ses affaires. Patrick Baptendier est mis en examen pour "corruption, recels de corruptions, complicités de violations de fichiers automatisés". Il risque plus de cinq ans de prison ferme, selon lui. Contacté, via le service de presse de son éditeur par mail, Patrick Baptendier n'a pas répondu à nos sollicitations. Désormais, c'est au juge en charge de ce dossier de trancher avant que l'affaire ne soit portée devant le tribunal correctionnel.
A la suite des réquisitions rendues par le procureur, une autre histoire se dessine, celle d'une affaire de police triste et banale, à la limite de la légalité : un policier donne de la drogue à son indic toxico en remerciements d'informations sur un important trafic d'héroïne. Il suffit ici de remplacer drogue par information.
Lorsque l'indic tombe, il n'est pas content. Et c'est l'un des objets du livre de Baptendier : compromettre un maximum de personnes, si possible haut placées pour sauver sa peau.
Pascal Junghans
LA TRIBUNE
http://www.latribune.fr/info/ID974DFAE4B92D2A94C12574730035C020
Rédigé par : Tony | 17 juillet 2008 à 17:16
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