UN COMMISSAIRE de la police judiciaire parisienne a été soumis à une audition « serrée », hier, par ses collègues de l'inspection générale des services (IGS). Les hommes de la police des polices ont été chargés par un juge d'instruction de faire toute la lumière sur les soupçons qui pèsent sur Patrick Moigne, 48 ans, patron de la brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP), implantée rue du Château-des-Rentiers, dans le XIIIe arrondissement parisien.
Le haut
fonctionnaire est suspecté d'avoir consulté des fichiers confidentiels « pour
des besoins autres que ceux entrant dans le cadre de ses fonctions » en échange
d'une rétribution dont le montant n'a pas été précisé. Interpellé hier dès 6
heures à son domicile, le commissaire a assisté à une longue perquisition de son
habitation avant d'être placé en garde à vue dans les locaux de l'IGS.
« Ce fonctionnaire n'est pas plus idiot que la moyenne »
Selon les premiers éléments de l'enquête, Patrick Moigne aurait
consulté divers fichiers confidentiels et notamment le Stic, qui recense les
victimes et les mis en cause dès qu'une procédure pour infraction à la loi
pénale est ouverte par la police nationale. « Les enquêteurs de l'IGS sont
intervenus dans le cadre d'une commission rogatoire, ouverte en octobre 2007,
pour corruption active et passive d'une personne dépositaire de l'autorité
publique et violation du secret professionnel, relate une source proche de
l'affaire. Le commissaire est soupçonné d'avoir fourni des informations
provenant de fichiers internes à la police et d'avoir perçu, en échange,
d'importantes sommes d'argent. » Des informations auraient été transmises à une
société privée de renseignement gérée par un proche du suspect.
Patrick
Moigne, commissaire divisionnaire, était placé depuis plusieurs semaines sous la
surveillance des policiers de l'IGS. « Ce dossier a fait l'objet d'une enquête
préliminaire pendant plusieurs mois, ajoute la même source. Les faits reprochés
sont graves. » Quatre autres personnes ont été interpellées, hier matin, dans le
cadre de la même enquête avant d'être placées en garde à vue. « L'interpellation
d'un commissaire est un fait extrêmement rare, a précisé hier une source proche
de la direction du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN).
Cette affaire ne doit pas entacher le corps des commissaires. Sans préjuger des
faits, il faut respecter la présomption d'innocence. » Toujours selon la même
source, « on ne peut pratiquement plus, aujourd'hui, consulter les fichiers de
police en utilisant son matricule et un code personnel sans que cela se sache
dans la seconde à la direction de l'administration de la police nationale. » «
Toute consultation est traçable, poursuit la même source. Ce fonctionnaire n'est
pas plus idiot que la moyenne. Les faits ne sont, peut-être, pas aussi clairs
qu'on pourrait le dire. » Policier à la « bonne réputation », Patrick Moigne
était toujours entendu, hier soir, par les enquêteurs de l'IGS.
Stéphane Sellami et François Vignolle
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Rédigé par : pasco | 17 mars 2008 à 12:21
Si c'est confirmé, c'est moche!
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Rédigé par : Bertrand R | 21 mars 2008 à 16:45