Nicolas Sarkozy a assuré mercredi le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende de "son soutien" après les tensions déclenchées au Pays-Bas par un film très critique à l'égard du Coran réalisé par un député d'extrême droite.
Jan-Peter Balkenende, reçu pour un déjeuner à l'Elysée, a demandé l'appui diplomatique de la France pour faire face aux manifestations d'hostilité et aux menaces déclenchées par le film "Fitna" du député Geert Wilders.
"Le président l'a assuré de son soutien", a rapporté David Martinon, porte-parole de Nicolas Sarkozy. Ce dernier a aussi souligné qu'il refusait "tout amalgame"
Dans son court-métrage de 15 minutes, qui n'a jamais été diffusé, Geert Wilders décrit le Coran comme un ouvrage "fasciste" qui incite à la violence ainsi qu'à l'oppression des femmes et des homosexuels. Le député a menacé de diffuser son film sur Internet si aucune chaîne de télévision n'acceptait de le faire, ce qui serait conforme à la demande du gouvernement.
"Aux Pays-Bas, nous avons le droit à la liberté d'expression, qui est une valeur très importante, et nous avons bien indiqué qu'il y a une différence entre l'opinion du gouvernement néerlandais et l'opinion de M. Wilders", a déclaré M. Balkenende.
Nicolas Sarkozy a aussi renouvelé sa proposition de créer un fonds européen pour la protection "des ressortissants européens qui sont menacés dans leur vie par des fanatiques obscurantistes", évoquant le cas de l'ancienne députée néerlandaise Ayaan Hirsi Ali.
Les Pays-Bas ont répondu qu'ils étaient "disposés à examiner cette question sur base d'une proposition dans le cadre du Conseil (européen)", selon le communiqué conjoint publié à l'issue de la rencontre.
Ayaan Hirsi Ali, ancienne députée néerlandaise d'origine somalienne, avait été un temps placée sous la protection de la police après l'assassinat en 2004 par un islamiste du réalisateur Theo van Gogh, pour lequel elle avait écrit le scénario du film "Soumission", dénonciation du sort réservé aux femmes par les intégristes musulmans.
Lors de la visite en France, début février, de Mme Ali, Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, avait déclaré que l'octroi de la nationalité française à son profit pourrait être "totalement examiné". AP
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