Le tribunal de Versailles a examiné
mardi le cas de l'étudiante chinoise soupçonnée d'espionnage industriel
chez l'équipementier Valeo en 2005..
Une peine d'un an de prison, dont dix mois avec sursis, a été requise à l'encontre de cette jeune femme de 24 ans
Simple faute professionnelle ou
véritable affaire d'espionnage? Le tribunal correctionnel de
Versailles a examiné mardi le cas de l'étudiante chinoise Li Li,
soupçonnée d'espionnage industriel chez l'équipementier Valeo à La
Verrière (Yvelines) où elle effectuait un stage de février à avril
2005. Cette étudiante de 24 ans, diplômée de l'université de
technologie de Compiègne (UTC) "brillante" et "polyglotte", comparaîtra libre.
Le 26 avril 2005, Valéo
a déposé une plainte pour vol de données informatiques après avoir
constaté la disparition d'informations de l'ordinateur mis à la
disposition de l'étudiante et le téléchargement de données
confidentielles présentes sur le réseau interne. La jeune fille est
alors mise en examen pour "abus de confiance" et "accès frauduleux à un système informatique", et écrouée durant 53 jours.
Atteinte à l'image de marque
Selon une source proche du dossier, les premiers éléments des perquisitions indiquent que six ordinateurs d'"une puissance énorme" contenant des données "confidentielles" ont été saisis chez elle. Le pdg de Valeo, Thierry Morin, tente en personne de calmer le jeu, affirmant "n'avoir pas connaissance" que les données concernées soient des informations à "haut risque" et récusant "le terme d'espionnage industriel".
Aujourd'hui, Valeo maintient cette version mais réclame 150.000 euros
de dommages et intérêts pour atteinte à son image de marque.
Li
li a toujours nié tout piratage, expliquant que l'ordinateur de la
société étant saturé, elle l'avait vidé et transféré les données sur
son disque dur personnel pour les sauvegarder. Elle affirme n'avoir pas
prêté attention en signant la charte de confidentialité et ignoré qu'il
était interdit d'utiliser un disque externe, niant avoir transmis ces
données à quiconque.
Après deux ans d'enquête, l'instruction
n'a fait apparaître aucun transfert à l'étranger, selon son conseil Me
Raphaël Pacouret, interrogé par l'AFP. "Li li est une stagiaire maladroite qui s'est rendue coupable de légèreté", a-t-il expliqué, précisant qu'il plaiderait la relaxe. "Il s'agit d'une faute valant une sanction professionnelle mais en aucun cas un traitement au pénal". De son côté, le parquet, a estimé que "ce n'était pas l'affaire d'espionnage du siècle mais que l'infraction était bien caractérisée". "Je ne savais pas que je n'avais pas le droit de télécharger ces données, a plaidé cette jeune femme. Confidentialité
est un mot que j'ai découvert avec cette affaire : je n'ai pas fait
attention, je ne connaissais pas la gravité de cette chose avant".
Une peine d'un an de prison, dont dix mois avec sursis, a été requise à
son encontre, alors qu'elle a déjà fait 53 jours de détention
provisoire entre avril et juin 2005. Le tribunal rendra sa décision le
18 décembre.
(D'après agence)
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