Il y a encore peu, les fonds investissant étaient quasi inexistants en Afrique. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus nombreux, notamment depuis le début de l’année 2007. Comment expliquer ce phénomène récent ?
Le cadre d’intervention des fonds d’investissement. Afin de comprendre et d’analyser l’importance grandissante de ces fonds sur le continent africain, revenons sur la place essentielle des marchés financiers dans l’économie.
On dénombre cinq types de marchés :
- La Bourse, où les entreprises se financent en lançant sur le marché primaire des actions et des obligations, échangées ensuite sur le marché secondaire
- Le marché de changes, où s'échangent les devises, c'est-à-dire les différentes monnaies des différents pays
- Le marché monétaire, qui abrite l'offre et la demande en monnaie nationale
- Le marché des matières premières, où se rencontrent l'offre et la demande des surplus de production nationale
- Le marché à terme de produits dérivés, sur lesquels s’échangent des instruments financiers dérivés des quatre marchés précédents.
Les marchés financiers jouent un rôle primordial dans l’économie: ainsi, entre 1962 et 1978, la bourse de Paris a connu 16 années critiques : le CAC 40 a baissé de 75% en devise constante, alors que le PIB français doublait en volume au cours de la même période. A partir des années 1980, un tel découplement entre croissance économique et cours boursier est devenu impossible. Les volumes traités chaque jour ont décuplés. L’actualité récente des marchés des capitaux atteste d’un dynamisme incontestable, autant sur les marchés des pays du G7 que sur les marchés dits émergents. Le développement des transactions est lié à des facteurs d’ordre économique comme technique : privatisations, désintermédiation bancaire, progrès techniques, libéralisation, mondialisation,etc... Les marchés financiers impactent fortement la sphère économique. Les valeurs immobilières ont acquis une place importante dans l’épargne des ménages et ont une influence directe sur leur consommation. L’investissement et la gestion des entreprises dépendent maintenant de la valeur actionnariale de ces dernières. Une partie croissante de l’activité des banques est désormais orientée vers les marchés financiers. Citons à ce titre, les crises argentine et asiatique.
Les marchés financiers sont également le lieu de spéculations intenses, ce qui représente une contrainte majeure pour les politiques économiques des Etats. Aujourd’hui, une politique économique doit d’abord être crédible aux yeux des opérateurs sur les marchés, à défaut, les places financières prendront des positions spéculatives qui mettront à mal les mesures politiques avant même qu’elles aient pu produire des effets. D’où l’insistance portée par les gouvernements et les banques centrales sur leur communication en matière financière et économique. L’impact des marchés financiers ne se limite pas aux sphères économiques et politiques. Le développement des fonds de pension, en particulier dans les pays anglo-saxons, est à l’origine d’un système individualisé de capitalisation. Les futurs retraités dépendent ainsi en partie de placements financiers spéculatifs. On ne saurait donc imaginer les conséquences sociales dramatiques d’une nouvelle crise boursière.
Et l’Afrique dans tout ça ? Depuis le début de l’année 2007, on observe sur le London’s AIM3, le développement de fonds Mutuels, de fonds de Private equity et de Hedge fonds. On peut plus largement les regrouper sous le terme de « fonds d’investissement ». Les fonds d’investissement sont des sociétés de portefeuille de participation. Elles entrent dans le capital de sociétés déjà existantes. Ces fonds d’investissement ont pour objectif de réaliser des plus-values à plus ou moins long terme (entre 3 et 10 ans d’une manière générale). La société Progressive Asset Management fait partie de ces fonds d'investissement qui se sont intéressés aux marchés émergents. Lancé en juin dernier sur la place boursière londonienne, le fond Advance Frontier Market investit dans une trentaine de fonds spécialisés dans les plus petites économies émergentes. 80% de ces fonds regroupe les entreprises de huit pays, dont le Brésil, la Chine et l'Afrique du Sud. Le fond Advance Frontier Market s'intéresse également à des économies moins matures et plus difficiles d'accès comme le Botswana, la Cote-d'ivoire, la Mauritanie, la Tunisie et la Jamaïque. 70 millions de dollars ont déjà été investis sur ces petites économies. Fin août 2007, la holding Pamodzi Investment lançait à son tour un fond panafricain de {private equity} de plus d’ 1,3 milliard de dollars. Ce fond, dénommé {Pamodzi Ressource Fund}, est le plus important de ce type jamais engagé sur toute l'Afrique. Il investira principalement en Afrique du Sud dans les trois années à venir. Il se concentrera également sur de nouveaux projets ou des entreprises déjà existantes en Afrique Sub-saharienne. Les secteurs visés sont les métaux industriels, les métaux précieux, les hauts fourneaux et les réacteurs énergétiques. Ce fond a déjà entamé des discussions avec des entreprises du Botswana, de la République Démocratique du Congo et de la Namibie. Plus de 20 deals ont déjà été passés.
Alors que l’Afrique semblait être le continent oublié des marchés financiers, de nouvelles initiatives voient le jour. Ces fonds apportent ainsi des capitaux aux entreprises privés de nos pays. Ils représentent des ressources et des appuis financiers importants et permettent aux entreprises africaines de trouver une alternative au financement par les banques. Ils donnent également à ces entreprises une crédibilité accrue auprès d'autres investisseurs, et contribuent ainsi au développement du secteur privé.
Comment expliquer ce retournement de situation ? Tout d’abord les investisseurs internationaux semblent persuadés que l’Afrique se trouve actuellement au cœur d’un retournement structurel et non cyclique. Autrement dit la croissance que l’on observe sur le continent africain ne sera pas suivi d’une crise ou d’une dépression, mais elle a tous les signes d’une croissance durable. L’amélioration de la discipline fiscale, la libéralisation de secteurs clés ainsi que l’émergence d’une classe moyenne dans des pays tels que le Nigeria, le Ghana ou encore le Kenya ne sont pas en reste. Ils inspirent la confiance à des investisseurs en quête de profit. D’autres facteurs locaux ne sont pas à négliger. Les réformes financières, les privatisations ont conduit à la montée des marchés d'actions. On peut également citer la montée de la nouvelle génération d’Africains implantés à Wall Street ou à la City de Londres qui utilisent désormais leur expertise pour réinvestir dans leur pays d’origine. Pour autant le développement de ces fonds d’investissement en Afrique n’est pas sans obstacles. Selon le rapport annuel de la Banque Mondiale, les 48 pays d’Afrique Sub-saharienne sont toujours au dernier rang en termes de facilité à y investir et faire des affaires.
Coté investisseur. Le continent africain apporte des avantages indéniables pour l’investisseur en quête de profit. En dehors de l’Afrique du Sud, la corrélation entre les marchés actions africains et ceux des autres régions est faible. Penchons nous de plus près sur ce phénomène de corrélation entre différents marchés : Prenons le cas d’un investisseur privé comme vous et moi. Ce dernier cherche à réaliser un profit à partir d’une somme investie sur les marchés financiers. Or les marchés américains, européens et asiatiques sont fortement corrélés, ils évoluent de la même manière. Bien souvent, l’évolution des marchés américains est utilisée comme indice de l’évolution des marchés européens ou asiatiques, avec un décalage dans le temps qui peut aller de quelques semaines à quelques mois. Preuve en est la récente crise des {Subprime mortgage}. Une baisse sur les marchés financiers américains a une forte probabilité de se répendre en Europe et en Asie, provoquant ainsi une baisse de performance dans le portefeuille de notre investisseur. Ce dernier, pour diversifier son portefeuille, va donc chercher à investir sur des marchés n’étant pas ou peu corrélés les uns aux autres. Les marchés africains apportent cet avantage. Ils permettent à l’investisseur de réduire les risques de son portefeuille de valeurs et ainsi d’en améliorer la performance.
L’Afrique offre donc des opportunités de réduction des risques de portefeuille dans un monde touché par la volatilité mondiale. La récente mini-crise américaine en atteste : alors que l’indice action MSCI EM a augmenté de 3.3% depuis le début du mois de juillet, l’indice S&P 500 et le FTSE Euro first ont baissé d’1.65% et 3.5% respectivement. Cette matrice de corrélation entre les différents marchés nous permet d'observer que les marchés britanniques (représentés par l'indice FTSE All-Share) et américains ( représentés par l'indice S&P 500) sont fortement corrélés. Une corrélation de 0.41 nous indique qu'une augmentation d'1% sur les marchés américains se répercutera par une augmentation de 0.41% sur les marchés britanniques, alors qu'il se traduira par un mouvement de 0.05% dans le sens inverse (une diminution donc) sur les marchés africains ( représentés par l'indice Africa All Share). Il est ainsi possible de constituer un portefeuille de valeurs comprenant des indices britanniques et africains n'évoluant pas dans le même sens. Cette diversification permet de protéger le portefeuille de l'investisseur.
Les places boursières africaines offrent donc des opportunités de diversification de portefeuille très intéressantes en termes de risque et de volatilité.
Les investisseurs financiers commencent donc à anticiper un succès futur pour l’Afrique. Ils cessent d’associer systématiquement l’Afrique aux flux de capitaux en provenance de l’aide internationale. Investir sur les marchés financiers africains reste cependant un véritable challenge pour les non experts. L’euphorie qui se développe autour de ces fonds africains n’est pas sans comporter de risques. Les informations disponibles sont souvent diffuses et disparates, les législations locales varient de pays en pays et peuvent être complexes. Les managers de fonds se doivent d’avoir une réelle connaissance et expérience locale, une connaissance des marchés. Car si ces derniers misent sur le mauvais cheval, ce n’est pas leur stratégie qui sera remise en cause, mais la performance de l’Afrique elle-même.
Source : www.ananzie.net
Bonjur,
Nous voulons développer Notre pays, la RDC, par le biais du sport (Organiser la Coupe d'Afrique des Nations) avec toutes les retombées tant économiques, sociales, financières, culturelles, etc. Comment faire pour que vous nous veniez en aide afin que 20 stades soient construits (4 pour les compétitions et 16 pour les entrainements).
Nous sommes prêts à vous envoyer la copie du mandat qui nous a été confié par la présidence de la République et sommes prêts à vous rencontrer.
Merci de votre réponse.
Rédigé par : Godefroy KIZABA | 14 novembre 2009 à 20:09
Bonjour,
Nous sommes une association ADPL, avons un projet de développement communautaire, dans l'éco tourisme respectant l'environnement et dans l'agro pastoral de proximité. L'association est née en 2006 et nous sommes dans la phase difficile de la recherche de fonds de démarrage. Comment faire pour que vous nous donnez un coup de pouce?
Je me tiens à votre disposition pour l'envoi de notre argumentaire. Merci d'avance de la peine que vous prendrez é me répondre.
Rédigé par : R.-D. Elénga | 21 octobre 2010 à 14:50