Nicolas Sarkozy a reconnu jeudi 26 juillet, dans un discours à Dakar, au Sénégal, que la colonisation avait été une "grande faute", tout en estimant que l'Afrique avait "sa part de responsabilité dans son propre malheur". Le président français a commencé, au Sénégal, une courte visite en Afrique subsaharienne – la première depuis son élection en mai –, qui le conduira ensuite au Gabon.
"Je ne suis pas venu nier les fautes ni les crimes, car il y a eu des fautes et il y a eu des crimes", a déclaré le chef de l'Etat à l'université Cheikh-Anta-Diop, dans la capitale sénégalaise. La traite négrière et l'esclavage ne furent "pas seulement un crime contre les Africains, ce fut un crime contre l'homme, un crime contre l'humanité toute entière", a-t-il souligné.
"REGARDER ENSEMBLE (...) AU-DELÀ DE CETTE DÉCHIRURE"
"Le colonisateur est venu, il a pris, il s'est servi, il a exploité, il a pillé des ressources, des richesses qui ne lui appartenaient pas. Il a dépouillé le colonisé de sa personnalité, de sa liberté, de sa terre, du fruit de son travail." Mais "la colonisation n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique, a estimé Nicolas Sarkozy. Elle n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux", ni des "génocides", des "dictateurs", du "fanatisme", "de la corruption et de la prévarication (...), des gaspillages, de la pollution."
Nicolas Sarkozy a de nouveau affirmé que nul ne pouvait demander aux générations d'aujourd'hui d'"expier ce crime perpétré par les générations passées". Il a souligné qu'il n'était pas venu à Dakar parler de "repentance" mais proposer aux Africains de "regarder ensemble (...) au-delà de cette déchirure et de cette souffrance".En accord avec le président sénégalais Abdoulaye Wade, Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi qu'il allait, par la suite, rencontrer les membres de l'opposition sénégalaise. "En plein accord avec le président Wade, ils ont demandé à me voir, je suis là, je les vois", a déclaré M. Sarkozy. Les opposants avaient contesté la réélection de M. Wade, intervenue dès le premier tour de l'élection présidentielle du 25 février.
Source: Lemonde.fr
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