ACCRA (Reuters) - Les dirigeants réunis au sommet de l'Union africaine (UA) à Accra au Ghana se sont engagés à accélérer l'intégration économique et politique de leur continent afin de poursuivre l'objectif de l'avènement d'Etats-Unis d'Afrique et sont convenus d'étudier de plus près les moyens d'y parvenir.
Leur décision, annoncée peu avant minuit mardi au terme d'un sommet africain de trois jours à Accra qui a été prolongé d'une demi-journée, marque un relatif échec pour au moins deux dirigeants, le colonel Kadhafi, numéro un libyen, et le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui tous deux prônaient la formation immédiate d'un gouvernement panafricain.
Elle représente néanmoins un compromis qui leur permet de sauver la face après des débats parfois animés entre d'un côté les quelques dirigeants qui veulent mettre sur pied sans attendre un gouvernement continental, et les autres, partisans d'une démarche plus progressive, pas à pas.
"Nous sortons des débats avec une vision de principe commune pour la mise en place d'un gouvernement d'union", a déclaré le président ghanéen John Kufuor, hôte du sommet, qui en résumait les travaux. "Nous partageons tous la vision d'une union continentale unie, dynamique".
"Il est clair que nous n'y sommes pas encore. C'est un pas en avant mais nous en sommes encore loin", a déclaré de son côté à la presse la présidente libérienne, Ellen Johnson-Sirleaf.
Les participants sont convenus de mettre sur pied une commission ministérielle de l'UA chargée d'étudier dans les six mois à venir dans quelle mesure la création d'un Etat africain fédéral s'étendant du Cap au Caire, dirigé par un gouvernement d'union, affecterait les souverainetés nationales et les blocs économiques régionaux déjà en place.
La commission devra examiner une "feuille de route", un calendrier pour l'édification d'Etats-Unis d'Afrique, thème qui figurera dans un rapport présenté au prochain sommet de l'UA en janvier prochain.
La décision de prolonger étude et réflexion reflète la position prudente de dirigeants comme le président sud-africain Thabo Mbeki, qui recommandait le renforcement des blocs économiques régionaux existants avant de mettre sur un pied une union continentale et un gouvernement panafricain.
"Excellent, je suis heureux", a estimé Mbeki, interrogé sur les résultats du sommet.
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