A travers la convention que viennent de signer (hier) le gouvernement
sénégalais et le partenaire indien Iffco, celui-ci prend désormais le
contrôle des Industries chimiques du Sénégal(Ics) pour 40 milliards de
FCfa. C’est le prix de la recapitalisation de l’entreprise qui échappe
ainsi au dépôt de son bilan qui aurait mis quelque 2500 travailleurs
dans le soufre. Mais à terme, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Fini
le conditionnel, ils ont bel et bien signé, hier lundi, 16 juillet
2007, la convention d’accord qui marque la recapitalisation des
Industries chimiques du Sénégal (Ics). En injectant 80 millions de
dollars (40 milliards de FCfa) dans le capital des Ics, les indiens
d’IFFCO apportent de l’argent frais dans l’entreprise qui n’en a que
trop besoin tant depuis 3 ans, elle rame dans les méandres du soufre.
De fait, le Groupe Indian Farmer Fertiliser cooperative limited (IFFCO)
a 15 jours pour signifier à l’Etat sénégalais la liste des membres du
consortium qui entameront avec lui le processus de redynamisation des
Industries chimiques du Sénégal (ICS) dont il prend désormais le
contrôle. Le consortium en question répondrait à la mise en oeuvre de
la mobilisation des ressources financières. Comme l’a expliqué le
ministre de l’Industrie et des mines, Me Madické Niang, "nous avons
obtenu que dans ce consotium la porte soit ouverte à des sénégalais en
plus d’autres financiers de divers horizons."
Ce consortium se retrouve ainsi avec 90
% des parts du capital alors que l’Etat sénégalais qui détenait 47% des
parts va se retrouver avec 10% du capital. Le ministre de s’empresser
d’ajouter que "c’est ce qui est prévu dans le code minier." Des
partenaires sénégalais seraient d’ailleurs en discssion avec le groupe
Iffco pour participer à ce consortium, si l’on en coît Me Madické Niang. Au-delà de ces 10% d’actions, l’Etat
sénégalais dispose de deux postes d’administateurs pour, précise encore
le ministre, "accompagner le processus." Outre le délai pour l’annonce de la
liste des membres sur lesquels l’Etat sénégalais aura son mot à dire,
IFFCO doit galement boucler les tractations avec les bailleurs de fonds
avant le 30 septembre 2007. Pendant cette période, un comité paritaire
intérimaire dont la présidence sera assurée par l’Etat sénégalais
jusqu’au 30 septembre prochain (date à partir de laquelle une entente
avec les créanciers devra être signée), pilotera le dossier. Dans les
avantages consentis à Iffco sur la base de la convention, on souligne
l’octroi d’une exonération de 25 ans aux ICS dont une période de
différé de 5 ans, celle de l’amortissement sur 15 ans de la dette des
ICS qui est évaluée à plus de 200 milliards de francs CFA, et celle des
négociation avec les créanciers à qui il sera demandé d’éponger une
partie de la dette.Tout cela, le business plan devra le justifier. Les deux parties ont en outre indiqué
que 20% de la production d’engrais exporté à plus de 90% vers l’Inde
seront destinés au Sénégal et aux pays limitrophes. Pour M. Awashi qui
a déroulé sa feuille de route, l’objectif est de revenir aux années de
gloire des ICS, c’est-à-dire réaliser un chiffre d’affaire de plus de
100 milliards de francs CFA. Au-delà, le goupe indien compte
accroître ce montant de 25% par an. Par aileurs, M. Awasthi annonce une
cimenterie qui sera implantée dans le périmètre des ICS dont la zone
est riche en calcaire. La partie sénégalaise se doit ainsi de
faire en sorte que le partenaire soit dans un régime "particulièrement
sécurisé" et pour ce faire, après l’arrêté des comptes, l’Etat
sénégalais lui octroie une garantie de passif c’est-à-dire que toute
créance qui serait née avant l’arrêté des comptes mais qui n’avait pas
été porté à leur attention tomberait sous le coup de cette garantie.
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