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D’ailleurs, malgré ce train, notre coton part par la route vers
d’autres ports : il y a quand même de quoi s’étonner ! La maîtrise des
coûts nous échappe complètement à son profit depuis les privatisations
imposées par les institutions financières internationales. Cette vague
de privatisations imposées lui a permis de racheter un maximum
d’infrastructures de transport et d’élargir sa gamme de produits
tropicaux. Il vise une stratégie de monopole sur le réseau de transit
et de logistique maritime et terrestre du continent africain (Il est
présent dans 35 pays par 70 sociétés ; il possède de nombreux bateaux
et a besoin des ports !) Mais voilà que le vent tourne pour lui : l’attribution
relativement récente de "gré à gré" du terminal à conteneurs du port
d’Abidjan a été dénoncée par le FMI parce que Bolloré s’y retrouve en
situation de quasi monopole. Maintenant, d’autres opérateurs
internationaux, après cette transaction faite sans aucune
"transparence", se sont manifestés et restent à l’affût : Chinois,
Saoudiens, Dubaiis. C’est que Bolloré vient de perdre, bon dernier, l’appel
d’offres du port de Dakar remporté par ces mêmes Dubaiis (Dubaï Port
World) pour la somme de 534 millions de dollars, de nouveaux
investissements dès 2008 et la livraison du port du futur en 2011.
Bolloré proposait 2012 et 2022 pour ces deux dernières échéances. Malgré un intense travail de lobbying auprès
d’Abdoulaye Wade, malgré les missions d’Alain Madelin et François
Léotard, malgré la présence du groupe français au Sénégal depuis 80
ans, Bolloré a perdu la concession du terminal à conteneurs du port de
Dakar... Et pourtant, il y tenait ! Malgré deux recours introduits auprès du ministère
sénégalais de l’Economie maritime, avec copie à la présidence de la
République, le groupe a été débouté. Son dernier espoir : rencontrer le président Abdoulaye
Wade pour exposer ses "solutions de rechange" pour rester présent sur
le port de Dakar (il y en aurait quatre...) Ainsi la transparence d’un appel d’offres international
a barré la route à cette volonté de monopole que vise le groupe Bolloré
sur le continent, et cela, malgré sa solide amitié - fort médiatisée -
avec Nicolas Sarkozy... et la récente rencontre Wade- Sarkozy à Paris. Quelque chose serait-il en train de changer ? En tous
cas, un pas est ainsi fait - malgré l’obligation de privatiser imposée
par les institutions financières internationales - pour éviter la
constitution de monopole où personne parmi les usagers ne trouve son
compte. Père Jacques LACOUR ([email protected]) (Sources : grioo.com, jeuneafrique.com, afrik.com, survie.69.free.fr/campagnes)
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