Le numéro un mondial de l'acier, Arcelor Mittal, s’installe. Le lancement officiel de ses travaux est prévu après-demain, en présence des ministères concernés et des Collectivités locales de la région de Tambacounda.
Après la signature de la recapitalisation des Ics, le ministère des Mines et de l’Industrie est sur un autre champ. Un champ défriché pour Arcelor Mittal, dont l’investissement nécessaire est estimé à 2,240 milliards de dollars, près de…1 100 milliards de francs Cfa.
Le projet d'investissement du géant de la sidérurgie, dont l’accord a été signé le 25 février 2007, comprend le développement de la mine de fer de la Falémé, la construction du port minéralier de Bargny, la réalisation d’un chemin de fer d'environ 750 km allant de Falémé à Bargny-Sendou, et la mise en place d’une unité sidérurgique.
L’exploitation de la mine est prévue en 2011, avec une capacité annuelle de 15 à 25 millions de tonnes.
La concession de la Falémé avait provoqué une action en justice de la part du sud-africain Kumba (filiale d'Anglo-American), premier à avoir effectué des études sur le terrain. L'accord conclu entre Arcelor Mittal a laissé sur les…fers le concurrent sud-africain. Un accord qui donne au géant de Lakshmi Mittal une licence d'exploitation de 25 ans de quatre sites dans la région de Tambacounda. Il s'agit, déclarait Arcelor Mittal, d'un ‘projet intégré’. On dirait des ‘compensations économiques’. Pour faire fléchir le Sénégal et obtenir le minerai de fer convoité, Arcelor Mittal a dû payer des trucs en plus. La construction d'un port minéralier, la réalisation d’infrastructures ferroviaires, etc. Ce n'est pas négligeable. De là à développer l'économie sénégalaise, il ne faut pas rêver. Les autorités sénégalaises souhaitaient, aussi, que le projet conduise à la création d'installations sidérurgiques, afin de doter le pays de sa propre production mais, comme l'exprime la revue française spécialisée dans l’actualité économique et financière Les Echos du 26 février 2007, là ; Arcelor Mittal ‘a calé’. Son objectif, naturellement, c'est augmenter ses ‘actifs miniers’ pour tendre vers une autosuffisance de 64 % à l'horizon 2010, et ce afin de contrer l'oligopole des producteurs de minerai (3 sociétés contrôlent 70 % du marché mondial) qui, fort de cette position, en a augmenté le prix de 72 % en 2005 et à nouveau de 19 % en 2006. Les réserves totales de minerai de fer sont estimées à 750 millions de tonnes et comprennent des gisements d'hématite et de magnétite de grande qualité.
Alors que les prix du minerai de fer explosent, la mine de la Falémé constituera pour le groupe ‘une source importante et compétitive pour l'approvisionnement de minerai de fer des sites européens’, expliquait le Pdg Lakshmi Mittal, cité dans le communiqué à la suite de l’accord intervenu en février dernier. Cet investissement représente par ailleurs une étape ‘importante’ dans la stratégie d'Arcelor Mittal ‘visant à faire de l'Afrique Occidentale un pôle majeur d'approvisionnement en minerai de fer’.
L’accord signé avec Arcelor Mittal avait été relayé par les revues spécialisées dans l’actualité boursière, notamment Bourserama. Ce qui traduit l’importance de ce projet. ‘Ce projet représente une étape importante dans notre stratégie visant à faire de l'Afrique Occidentale un pôle majeur d'approvisionnement en minerai de fer pour nos sites sidérurgiques dans le monde entier. Nous sommes convaincus que le Sénégal s'avèrera être un emplacement stratégique pour étendre notre présence actuelle sur les marchés en essor de l'Afrique Occidentale.’ (Dixit Lakshmi Mittal)
J. MBENGUE (Walf)
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