En 3 ans, les exportations des produits halieutiques ont chuté de 21.653 tonnes, soit 22,6 %. La révélation est faite par le Secrétaire général du Groupement des Armateurs et des Industriels de la Pêche au Sénégal (Gaipes) M. Dougoutigui Coulibaly. Dans sa communication à la rencontre sur les Ape et leurs conséquences sur la pêche et l'agriculture à Saly, il a estimé que les Stocks s'essoufflent.
La pêche représente l'un des poumons de l'économie du Sénégal. Or, aujourd'hui selon M. Coulibaly, les secteurs halieutiques connaissent une crise sans précédent. Les espèces se font rares. Conséquence : en 3 ans (entre 2003 et 2006), les exportations ont chuté de 21.653 tonnes en valeur absolue et de 22,6 % en valeur relative. Cela entraîne un manque à gagner d’un peu plus de 18 milliards de Fcfa, soit 10,9 %. Cependant, les produits élaborés ont augmenté de 3.463 tonnes soit 43 % en valeur relative entre 2003 et 2005. Les poissons et les crustacés débarqués ont diminué respectivement de 9.106 tonnes soit 32,7 % et 1 363 tonnes soit 26,7 %. Par contre les mollusques débarqués ont augmenté de 1.504 tonnes soit 28,7 %. Pendant que l'on constate ces diminutions de capture et d'exportations sur les espèces les plus prisées, la flotte chalutière diminue substantiellement, passant de 132 unités en 2003 à 98 unités en 2006. Il ajoute que les raisons de la diminution sont entre autre l’existence d'une surcapacité de pêche, l'absence de véritables politiques de pêche, les pratiques de pêche irresponsable. Quant à la flotte thonière, elle est passée de 4 unités en 2003 à 10 unités en 2006. Ceci entre dans le cadre de la promotion de cette flotte pour sécuriser l'approvisionnement des conserveries qui dépendent aujourd'hui à plus 90 % de la flotte étrangère. À l'en croire, le nombre d'entreprises évoluant dans le secteur est réduit de 15 unités, soit 20 % du tissu industriel. Car il est passé de 75 unités en 2003 à 60 unités en 2006. Les raisons de ce déclin se trouvent entre autres dans l'insuffisance de la ressource, l'absence de financement approprié eu égard à la spécificité de la pêche, concurrence de plus en plus sévère sur le marché d'exportation. Par ailleurs, M. Coulibaly a indiqué que la pêche au niveau mondial, notamment dans les pays du Sud est un secteur stratégique pour le développement, la lutte contre la pauvreté. Environ 38 millions de personnes travaillent dans le secteur halieutique dans le monde. Et au Sénégal la pêche emploie environ 600.000 personnes. Plus de 1 milliard de personnes dépendent du poisson comme leur première source d'approvisionnement en protéines animales. |
Eric GUEL |
Commentaires