Un fonds koweïtien d'investissement devrait détenir 20 % du capital des Ics. L'arrivée de cette institution cacherait des objectifs inavoués. Mais du côté des pouvoirs publics, on dément une telle information. La recapitalisation des Industries chimiques du Sénégal n'a pas encore dévoilé toutes ses facettes. Un fonds koweïtien d'investissement devrait détenir 20 % du capital, selon des sources dignes de foi. Ce fonds serait géré par un nommé Max Abitbole, ex-responsable d'Abb/France. Il faut rappeler que le groupe Abb était chargé de faire l'architecture de l'aéroport international de Diass.
Ce qui est intéressant dans cette affaire, soulignent encore nos sources, est que c'est Abb/France qui avait procédé à l'audit des Ics sur le contrat avec le prestataire Teknip. Les conclusions de cet audit portaient sur des manquements de la part de la société française dans le cadre du projet de doublement. Sous ce rapport, ce sont 2 milliards 100 millions de francs que Teknip avait versés, en 2000, à la direction générale des Industries chimiques du Sénégal, représentant des pénalités que la société française devait verser à l'entreprise sénégalaise, soit 2,5 % du marché (85 milliards de francs). Des pénalités qui proviennent du non-respect des délais conformément au contrat sur le doublement de l'activité acide phosphorique.
Ce Max Abitbole, Juif d'origine marocaine, est un cousin du directeur de cabinet du Roi Mohamed VI du Maroc. Ne travaillant plus pour Abb/France,iil serait aujourd'hui dans ce fameux fonds koweïtien d'investissement. Comment ce fonds est entré dans la danse ? Qui se cache derrière ? Les services dudit fonds ont été loués par des personnalités influentes du Palais de la République, à en croire toujours nos source qui avancent qu'il existerrait un deal qui ne dit pas son nom pour pouvoir mettre la main sur les Industries chimiques du Sénégal.
Et quid des Indiens ? Iffco, qui s'était engagé à mettre sur la table 50 milliards de francs Cfa, aura un contrat de vente à terme sur un certain nombre d'années non encore précisé. Mais les Indiens ne seraient plus seuls. L'Office chérifien des phosphates du Maroc (Ocp) est aussi intéressé. Après un repli, les Marocains ne cracheraient pas sur un partage des rôles pour la recapitalisation des Industries chimiques du Sénégal. Il faut rappeler qu'Iffco devrait prendre le contrôle et le management des Ics conformément à l'accord intervenu avec l'Etat sénégalais, principal actionnaire majoritaire.
Les Ics ont pour principaux actionnaires l'Etat sénégalais (47,4 % du capital), Iffco (Indian farmers fertilizer coopérative, Inde, 14,3%), le gouvernement indien (9,97 %), la Scpa (Société commerciale des potasses et de l'azote, France, 4,8 %), la Côte d'Ivoire, le Nigeria et le Cameroun.
Du côté des pouvoirs publics, on refuse d'épiloguer sur le cas de ce fameux fonds koweïtien. ‘Il n'a jamais été question de céder des parts à un fonds koweïtien ou aux Marocains. C'est une information erronée. Nous sommes en négociations avec Iffco et espérons que d'ici peu, un accord sera conclu pour la recapitalisation des Ics. Notre seul interlocuteur dans ce cadre demeure les Indiens. Toute autre information n'est que pure affabulation’, soutient-on.
Auteur: Johnson MBENGUE (Walfadjiri)
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