NEW YORK (Nations unies) - L'Afrique subsaharienne n'est en voie d'atteindre aucun des Objectifs de développement du Millénaire (ODM), à mi-chemin entre leur adoption en 2000 et 2015, date butoir pour leur réalisation, affirme un document de l'ONU publié mercredi.
Malgré des avancées dans certains domaines et bien que la réalisation de ces objectifs reste possible dans la plupart des nations africaines, "même les pays les mieux gouvernés du continent n'ont pas réussi à faire suffisamment de progrès pour réduire l'extrême pauvreté sous toutes ses formes", ajoute ce texte.
Ce document, extrait d'un rapport global sur les ODM à paraître fin juin, a été publié en avance pour permettre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'aborder cette situation spécifique à l'Afrique au sommet des pays industrialisés (G-8) qui s'est ouvert mercredi à Heiligendamm (Allemagne), a indiqué à la presse son adjointe, Asha-Rose Migiro.
Les ODM, adoptés par les dirigeants mondiaux lors d'un sommet à New York en 2000, visent à réduire de moitié la grande pauvreté dans le monde d'ici à 2015.
Au nombre de huit, ces objectifs comprennent également l'accès à l'éducation primaire pour tous, la promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, la réduction de la mortalité infantile et l'amélioration de la santé maternelle, le recul de grandes pandémies comme le sida, la protection de l'environnement et la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement.
"La situation montre que, malgré une croissance plus rapide et des institutions renforcées, le continent africain reste en deça des objectifs", a dit Mme Migiro.
Selon le document de l'ONU, l'extrême pauvreté en Afrique subsaharienne, c'est-à-dire le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour, n'augmente plus depuis 1999. Mais l'objectif de 2000 dans ce domaine était de la réduire de moitié à l'horizon 2015.
Malgré une croissance démographique rapide, les pays africains ont accru le taux d'inscription à l'école primaire, qui est passé à 70% en moyenne en 2005. Mais davantage d'investissements dans ce secteur sont nécessaires pour atteindre l'objectif d'un accès universel à ce niveau d'éducation.
La mortalité infantile n'a diminué que modérément, à 166 pour mille naissances. Quant à la mortalité maternelle, elle demeure "à des niveaux choquants", selon Mme Migiro, qui est Tanzanienne. "Une femme en Afrique a une chance sur 16 de mourir en couches ou de complications de grossesse, alors qu'on compte un cas sur 3.800 dans le monde développé", a-t-elle souligné.
(©AFP / 06 juin 2007 23h41)
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