Le président Wade a été reçu, hier, en audience par le président français, Nicolas Sarkozy. A sa sortie d'audience, il s'est prononcé sur l'accord portant sur l'immigration signé par la France et le Sénégal.
La question de l'immigration a été au cœur de l'audience que le président français Nicolas Sarkozy a accordée hier au chef de l'Etat sénégalais. A la presse, le président Wade a dit toute sa satisfaction à propos de l‘accord signé à la vieille des élections présidentielles des deux pays, sur la maîtrise des flux migratoires. Il en a profité pour exprimer son opposition à l'immigration clandestine, avant de vanter la qualité des termes de l'accord sur l'immigration : ‘Tout le monde sait que je suis contre l'immigration clandestine, désordonnée. Notre accord vise à la maîtrise des flux migratoires. Il va permettre une meilleure prise en charge de nos étudiants, entre autres'. A ce propos, le président Wade dira qu'il préfère que ses étudiants aillent étudier en Afrique que venir ‘errer' en Europe.
Cette rencontre avec le président français s'est déroulée dans un contexte où l'immigration est le nœud gordien de la politique africaine de la France.
Tout récemment, Brice Hortefeux, qui a été reçu dimanche par le président Wade à la résidence de l'ambassadeur du Sénégal à Paris, s'est donné comme objectif d'expulser 25 000 clandestins d'ici la fin de l'année 2007. A ce chiffre, il ajoute un objectif de 125 000 interpellations. Et puisque le Sénégal est l'un des pays qui délivre le moins de laissez-passer qui permettent de renvoyer légalement des ressortissants irréguliers d'un pays, ce n'est pas étonnant que Brice Hortefeux rencontre le président de la République.
Toujours dans le domaine de la coopération bilatérale entre les deux pays, d'autres thèmes ont été abordés. Il s'agit de la coopération politico-militaire, et économique. Dans ce dernier domaine, on sait que sur le plan commercial, la France est le premier fournisseur et le deuxième client du Sénégal. Elle dispose, au Sénégal, d'environ 250 entreprises avec un chiffre d'affaires de 1,7 milliards d'euros et employant plus de 22 000 salariés. En 2004, le volume total des échanges, constitués à 84 % par les exportations, est égal à 637 millions d'euros. Les exportations françaises vers le Sénégal (535,4 M€) ont marqué une progression de 6,1 % en 2004. Il s'agit surtout de la vente des véhicules automobiles, d'équipements électriques et électroniques, d'équipements du foyer, etc., alors que les importations françaises, essentiellement composées de produits agro-alimentaires, ont diminué de 10 % atteignant un montant de 52,5 millions d'euros.
Concernant les questions internationales, à sa sortie d'audience, le présidence a exprimé son point de vue sur la situation au Darfour et la proposition française d'un couloir humanitaire. Pour lui, il faut une solution africaine de la crise. Pour cela, il est important de laisser le temps aux Africains de trouver une solution au douloureux problème du Darfour. Pour ce qui est du couloir humanitaire proposé par Bernard Kouchner, le président Wade estime que vouloir coûte que coûte imposer un tel couloir pourrait aboutir à une guerre internationale qui sera difficile à maîtriser.
WADE à l'Elysée : La presse privée sénégalaise indésirable !
La presse privée sénégalaise n'a pas pu accéder à la cour de l'Elysée où le président Wade, à sa sortie d'audience, devait s'adresser à la presse nationale et internationale. La raison servie par les agents de sécurité de l'Elysée, c'est qu'il fallait passer par le service de presse de l'ambassade du Sénégal à Paris pour se faire inscrire sur une liste qui devait leur être acheminée. Pourtant, ayant eu échos de cette nouvelle donnée de l'Elysée depuis vendredi, nous avons essayé de prendre contact avec le service de presse de l'ambassade du Sénégal à Paris. Aux multiples coups de fil adressés au chef du service de presse de l'ambassade, aucun n'a eu de répondant. Son portable était sur répondeur. Et malgré le message laissé, il n'y a pas eu de réponse. Les journalistes sénégalais de la presse privée étaient contraints de se poster en face du portail pour tenter de glaner ça et là des informations.
A onze heures et quart, le cortège présidentiel formé de quatre véhicules s'immobilise devant le portail de l'Elysée. Quelques secondes après, la voiture présidentielle, frappée du drapeau national, franchit la porte de la présidence française laissant derrière elle, les trois autres véhicules qui entrent après. Difficile de distinguer ceux qui accompagnent le président Wade à son audience avec son homologue français, Nicolas Sarkozy. Ce qui est vraiment préoccupant, c'est pourquoi l'Elysée conditionne l'accès des journalistes africains à la présidence française par une inscription sur une liste confectionnée à partir d'une ambassade africaine. Si l'on sait que la plupart des pays africains sont réfractaires à la presse privée de leur pays.
En tous les cas, des questions se posent quant à cette nouvelle donne à l'Elysée où il suffisait seulement, du temps de Jacques Chirac, de s'inscrire sur la liste de la cellule de presse pour accéder aux manifestations organisées par la présidence française. Cette mesure prise par les autorités ne favorise pas la pluralité de l'information et l'accès démocratique à celle-ci.
Source : Walfadjri
Commentaires