Cho Seung-Hui, l'étudiant qui a massacré 32 personnes lundi à Virginia Tech, a adressé une vidéo à NBC entre les deux fusillades sur le campus. Il se dit le défenseur des faibles et dénonce les riches et les débauchés. Cho Seung-Hui, l'étudiant qui a massacré 32 personnes lundi à Virginia Tech, a ainsi adressé une vidéo à NBC entre les deux fusillades qu'il a mené sur le campus. La chaîne de télévision n'a reçu les documents que mercredi parce que l'adresse ne comportait pas le bon code postal.
Le colis contenant la video mais aussi un long texte et des photos avait été déposé dans un bureau de poste proche de l'université lundi à 9h01, alors que deux étudiants avaient déjà été tués par balle dans une résidence universitaire, mais avant que Cho Seung-Hui abatte 30 autres personnes dans des salles de cours puis se donne la mort.
Dans son long monologue face à la camera, il mêle références religieuses et expressions de dégoût face à "l'hédonisme" qui l'entoure. "Grâce à vous, je meurs comme Jésus-Christ, pour inspirer des générations de personnes faibles et sans défense", dit-il dans la video diffusée mercredi par NBC. "Vous m'avez acculé et vous ne m'avez pas laissé le choix. C'est vous qui en avez décidé ainsi. Maintenant vous avez sur les mains du sang dont vous ne pourrez jamais vous laver".
"Savez vous ce que c'est que d'être humilié et empalé sur la croix?", demande-t-il par ailleurs. "Votre Mercedes ne suffisait pas, espèce de morveux? Vos colliers en or ne suffisaient pas, espèce de snobs? Vos fonds d'investissement ne suffisaient pas? Votre vodka et votre cognac ne suffisaient pas? Toutes vos débauches ne suffisaient pas? Cela ne suffisait-il pas pour satisfaire vos besoins hédonistes? Vous aviez tout", dit-il encore.
Les photos montrent Cho l'air déterminé, posant avec des armes, notamment deux revolvers qui ont apparemment servi dans la fusillade, un marteau et un couteau.
Steve Capus, président de NBC News, a déclaré que le colis ne contenait aucune image de la fusillade à Virginia Tech, mais que l'on y trouvait "de vagues références".
Peu auparavant, la police de l'université avait révélé que Cho avait été accusé d'importuner des étudiantes et qu'il avait été hospitalisé en décembre 2005 dans un établissement psychiatrique en raison de tendances suicidaires. Un tribunal de Virginie l'avait à l'époque déclaré "malade mental" et présentant "un danger imminent pour lui-même et pour les autres". Les autorités n'ont pas dit combien de temps Cho était resté en observation à l'hôpital psychiatrique mais des étudiants ont parlé de quelques jours.
Ces nouveaux éléments viennent s'ajouter aux témoignages de ses camarades et de ses professeurs et aux travaux écrits qu'il a réalisés dans le cadre de ses études d'anglais, qui dessinent une personnalité inquiétante dominée par la violence et le ressentiment.
Le jeune homme avait émigré aux Etats-Unis avec sa famille il y a quinze ans et avait été élevé dans la banlieue de Washington.
La tragédie a relancé le débat sur le contrôle des armes à feu aux Etats-Unis, qui ont la législation la plus permissive en ce domaine parmi les pays occidentaux.
Les observateurs se demandent comment Cho, qui était connu des services de police et avait un passé psychiatrique, a pu s'acheter en toute légalité les deux révolvers utilisés dans la fusillade.
Par Libération.fr (avec agences)
Commentaires