NAIROBI (AFP) - L'Afrique, le continent le plus vulnérable au changement climatique, ne fait "pas assez" pour enrayer les conséquences catastrophiques du réchauffement de la Terre, ont estimé mardi des experts à Nairobi. Le rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), publié vendredi, "est un message dramatique sur les conséquences du changement climatique sur le développement économique sur ce continent", a déclaré Achim Steiner, le numéro un du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), lors d'une conférence de presse à Nairobi.
L'Afrique, qui est le continent habité le plus pauvre, "est en première ligne pour faire face à la réalité du changement climatique, pas dans l'avenir, mais maintenant", a-t-il ajouté.
Mais "les gouvernements africains ne font pas assez", a déclaré à la presse Anthony Nyong, l'un des auteurs du rapport du Giec, créé notamment par le PNUE.
"Les pays touchés par le même climat devraient investir (ensemble) dans des systèmes météorologiques et partager des informations" afin de réduire les conséquences catastrophiques des inondations et de la sécheresse, a-t-il estimé à Nairobi, la capitale du Kenya qui abrite le siège du PNUE.
"Avec une meilleure planification et de meilleures prévisions météorologiques, il y a de l'espoir", a affirmé Anthony Githeko, un des co-auteurs du rapport.
La sécurité alimentaire sera "sérieusement compromise", avec 80 à 200 millions de personnes supplémentaires confrontées aux famines d'ici à 2080, selon le rapport du Giec.
Les récoltes pourraient diminuer dans certains pays africains de 50% en 2020 et même de 90% en 2100. Or, l'agriculture représente jusqu'à 70% du produit intérieur brut pour certaines nations, sans compter les revenus d'appoint pour de nombreuses familles. En Afrique, 40% de la population vit avec moins d'un dollar par jour et autant avec moins de 2 dollars.
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