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moustique transgénique, capable de bloquer la transmission du
plasmodium, le parasite responsable du paludisme, pourrait permettre de
lutter plus efficacement contre cette maladie, qui tue chaque année
plus d'un million de personnes, pour l'essentiel des Africains âgés de
moins de cinq ans.
Biologiquement modifié pour produire une
protéine SM1, ce moustique stoppe le développement de plasmodium
berghei, parasite qui infecte rats et souris et sert de modèle d'étude
du paludisme. On pensait jusqu'ici que le "coût métabolique" de
production de cette protéine présenterait un désavantage face aux
moustiques sauvages. Or une étude à paraître le 27 mars dans la revue PNAS
montre qu'en laboratoire, les moustiques transgéniques prennent
l'avantage sur les moustiques non mutés. Marcello Jacobs-Lorena (Johns
Hopkins University, Baltimore) et ses collègues ont montré qu'après
neuf générations élevées en présence de souris infectées par plasmodium
berghei, les individus transgéniques, pondant plus d'œufs,
représentaient 70 % de la population d'anophèles, contre 50 % au départ.
"On peut prédire que le transgène peut conférer un avantage significatif",
avancent les auteurs. Mais au cas où on déciderait de lâcher ces
moustiques dans la nature – ce qui ne manquerait pas de faire débat –,
ils reconnaissent que l'avantage donné au mutant serait dilué et donc
insuffisant pour qu'il fasse souche.
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