Le rapport de cet évènement tenu à Düsslldorf les 27 et 28 octobre 2006, indique que "la Guinée est en phase de faire son entrée dans le cercle des grands pays miniers" dixit le ministre des Mines et de la Géologie, docteur Ousmane Sylla.
Le Président de la Fédération Allemande de l'Acier, le Professeur Dieter Ameling note que la demande mondiale de l'acier continuera indiscutablement de croître. L'Institut prévoit pour 2007 à 2010, une production annuelle mondiale de 1,5 milliards de tonnes, dont 1,3 milliard de tonne pour l'acier fini. "La Chine demeurera le gros consommateur, devant le Japon, l'Inde et les autres pays Asiatiques. En 2010, 60% de la consommation mondiale sera réalisée en Asie".
Le Ministre d'Etat, M. Madikaba Camara soutient que, «l'Economie Guinéenne repose essentiellement sur les secteurs agricoles et miniers. La contribution du secteur minier au PIB est estimée à 14,1% pour 2006. Jusqu'au milieu des années 90, les recettes minières représentaient plus de 80% des recettes propres de l'Etat, mais ce ratio s'est limité à 30% en 2006. Le secteur minier a connu une croissance de 4% par an entre 1991 et 2004, en particulier grâce à un ensemble des mesures incitatives, en particulier fiscales, adoptées par le Gouvernement».
Le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale pour la Guinée, M.Mats Karlsson a eu son mot à dire à travers l'observation, «ce symposium doit être un véritable tournant, permettant à la Guinée de s'extraire de sa position actuelle, marginalisée, pour devenir un Etat qui construit son avenir. Les Objectifs de Développement du Millénaire/OMD ne sont hors de portée de la Guinée. Si elle le souhaite, elle pourrait au cours des années à venir, suivre la voie tracée par le Botswana. Elle doit utiliser ses ressources minérales pour développer la prospérité de ses citoyens. Il s'agit d'exploiter cette richesse au profit du peuple, sachant qu'elle peut aussi, devenir un véritable fléau».
Selon un Expert, «il s'agit d'abord, d'améliorer les indicateurs de développement de la Guinée. Ensuite, il est nécessaire de doter le secteur minier d'un cadre légal stable et transparent, afin de permettre la réalisation d'investissements de long termes dans les secteurs de base. De plus, le Gouvernement doit prouver qu'il a rompu avec les pratiques du passé pour attirer les investissements».
Karlsson espère quant à lui en confiant, «grâce à l'essor de son secteur minier, la Guinée pourrait jouer un rôle fondamental dans le développement social et économique de l'Afrique de l'Ouest. Il est nécessaire d'intégrer les aspects économiques, financiers et fiscaux. Le développement des infrastructures minières revêt une importance fondamentale pour l'Afrique de l'Ouest».
Le DG des Infrastructures de la Banque Africaine du Développement (BAD), M. Ouanabouga a expliqué ce qu'il en pense: «la Guinée dispose des ressources très importantes dont la gestion doit être assurée à la fois par le secteur public et le secteur privé. La Banque Africaine de Développement souhaite continuer à travailler avec le Gouvernement Guinéen, en collaboration avec différents partenaires privés, notamment des secteurs électriques et des transports, afin de développer une véritable croissance et d'améliorer la situation de la population en Guinée».
Pour le ministre Ousmane Sylla «dans une optique de développement durable, les sociétés minières doivent s'engager dans le développement communautaire, en particulier en matière d'approvisionnement en eau et en électricité, d'éducation et de santé». De l'avis du ministre Sylla, l'ensemble de la stratégie minière doit être revu afin que ce secteur joue un rôle essentiel dans le développement économique anticipé pour les années à venir. C'est pourquoi, dit-il, «j'ai proposé à tous les anciens ministres Guinéens des Mines, de constituer un Groupe de réflexions sur les conditions susceptibles de permettre à la Guinée d'accéder au niveau international, à la place à laquelle elle peut prétendre en matière minière. Je souhaite que ces anciens ministres se réunissent à un rythme régulier pour analyser les projets et stratégies du Gouvernement, dans le but de faire des critiques objectives en toute liberté, ce qui permettra au ministère des Mines et de la Géologie de formuler des propositions pertinentes au Gouvernement. Ainsi, notre pays pourra enfin s'extraire de sa situation de pauvreté et envisager un avenir radieux».
L'Etude relative au projet TransGuinéen par DE-Consult et Inros, Lackner a précisé que la construction du port en eau profonde, d'une capacité de 72 millions de tonnes, devrait durer six ans. «Trois sites ont été d'abord envisagés, dont deux aux environs de Conakry et un à Matakan, mais il est très rapidement apparu peu raisonnable de créer un port de cette ampleur près de Conakry, compte tenu du rythme de développement de cette ville. Le site de Matakan a donc été privilégié, pour lequel différentes possibilités sont envisagées, dont l'une consiste à créer une île artificielle et un chénal. Nous considérons que le Gouvernement doit rester Propriétaire des infrastructures du projet TransGuinéen. Il doit aussi assurer une partie du financement, et, probablement mettre en place des concessions pour l'entretien et l'exploitation du port et des lignes ferroviaires».
Selon feu Idé Gnandou Représentant Résident de la Banque Mondiale en Guinée, 53% de la population Guinéenne vit au dessous du seuil de la pauvreté, c'est pour quoi «il y a des clarifications qui demeurent nécessaires. La Guinée est un Etat en stagnation» concluait-il.
En réplique, le ministre Sylla s'explique, «concernant la recherche, la Guinée ne peut naturellement pas s'endetter à hauteur de 6 milliards $US. Elle souhaite promouvoir le projet pour rechercher les fonds nécessaires sur le marché international et attirer les investisseurs susceptibles d'êtres intéressés par ce projet qui sera rentable. Nous espérons qu'en 2013, nous pourrons exporter la première tonne de fer produite aux Mont Nimba ou à Simandou».
Karim Karjian, Vice-Président de Global Alumina «la Guinée domine le monde en ce qui concerne les réserves en bauxite. D'ici 2012, ce pays comptera un certain nombre de nouvelles raffineries. Au cours des dix ans à venir, nous pourrons produire plus de 10 millions de tonnes de bauxites par an, ce qui constitue un potentiel de développement considérable».
Selon Harry Briers, Vice-Président de HyperDynamics «nous avons conduit un programme d'explorations qui nous a permis de détecter des réserves considérables de gaz naturel. Il y a également une forte présomption de présence de pétrole tant en offshore qu'au plateau continental». Le ministre de l'Hydraulique et de l'Energie, Habib Diallo a révélé que 52% de la production nationale d'électricité sont fournies par la société, EDG, le reste étant issu des exploitations minières, qui disposent des capacités autonomes».
Maître Marie-Thérèse Sur, Avocat à la Cour (lire page 2), expert en droit de la Concession a fait de la voix, comme ceci: «les concessions, ou plus largement, les partenariats entre les services public et privé, concernent de très nombreux domaines, comme les transports, les infrastructures, l'eau et l'électricité, ainsi que les Mines pour la Guinée».
M.Barry de La MIGA : «la limitation du risque inhérent au développement des infrastructures minières passe par des réformes macroéconomiques et sectorielles, permettant de sécuriser les investissements et d'encourager les investisseurs à développer eux-mêmes les infrastructures dont-ils ont besoin. La MIGA peut contribuer à l'allègement des risques inhérents aux projets d'infrastructures. En outre elle a un rôle de médiation et de facilitation des financements».
M.Kent de la SFI : «actuellement la Guinée se trouve à la croisée des chemins. Elle dispose d'un potentiel considérable, mais fait face à des risques significatifs. La SFI se réjouit des mesures prises au cours de ces dernières années, en particulier en matière de transparence et de gouvernance. L'ensemble des Institutions de la Banque Mondiale continuera d'être présente en Guinée si le Gouvernement le souhaite. Ainsi, il sera possible de mettre en place des projets de long terme, permettant de stabiliser la sous-région».
M.Cachia du Groupe de la NEDBank : « en Guinée, le Groupe de Nedbank peut contribuer au financement de nombreux projets». Concernant le potentiel minier et pétrolier, le Groupe Ametec compte démarrer les travaux en 2007 avec des outils les plus performants qui nous permettront de revoir l'intégralité du réseau géodésique. Pour une nouvelle base de données géo-spatiales».
Le Président du comité d'organisation, le conseiller technique du ministère des Mines et de la Géologie, M.Cécé Noramou estime ceci,«ce symposium en Allemagne a permis de réunir plus de 250 participants de toutes les catégories intervenant dans le développement minier» et de renchérir en ces termes: «le symposium d'octobre 2008, qui coïncidera avec le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la Guinée, permettra à tous les acteurs impliqués dans le développement du secteur minier Guinéen, d'apprécier le parcours effectué depuis les engagements affirmés à Düsserdorf».
Il reviendra au Président du Conseil Economique et Social, Michel Kamano de clore la partie par ces mots : «notre pays a été félicité pour le respect des engagements. Nous devons tout simplement nous unir pour considérer la réalité de manière objective, afin que nos déclarations soient désormais suivies d'actions concrètes». Rideaux!
L'Aurore
(Conakry)
By Mariétou Somparé
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