Désirant
se rendre en Arabie Saoudite, Sankoume Mané se confie à un ami. Mais
celui-ci, profitant de la confiance aveugle que ce dernier a envers lui
ainsi que de sa méconnaissance des démarches administratives, lui
soutire plus de 70.000 francs sans lui présenter le moindre papier.
Sankoume Mané, un cultivateur domicilié à Diorgua n'a pas de passeport encore moins de visa. Mais il désire ardemment se rendre en Arabie Saoudite. Une manne tombée du ciel pour son ami Pape Touré qui voit là un moyen de soutirer de l'argent au pauvre Mané. Dans un premier temps, il lui réclame la somme de 5.000f pour lui trouver un passeport. El lorsque son ami lui fait remarquer que les passeports ne se font plus à moins de 20.000 francs celui-ci étale ses qualités de démarcheur hors pair et lui rétorque qu'il pourrait même lui décrocher une audience avec le Président s'il le désirait. Pape Touré lui remet l'argent en plus de quatre photos d'identité et 1.000 francs pour le transport. Mais il revient le lendemain pour lui faire savoir que le moyen le plus rapide d'obtenir un passeport était de louer un billet dans une agence de voyage pour le pris de 4.500. L'agriculteur met encore la main à la poche, convaincu qu'il aurait bientôt son passeport. Le démarcheur l'avertit qu'il recevrait un coup de fil dans la journée et qu'il devrait répondre par l'affirmative à toutes les questions qui lui seront posées. On lui demande, en effet, s'il avait de l'argent de poche pour le voyage et s'il possédait un billet d'avion. Touré revient pour dire à Mané de lui remettre 11.000 francs pour le timbre du passeport et, selon ses moyens, une somme pour acheter de la boisson à cet ami qui lui avait au téléphone et qui devait effectuer toutes les démarches nécessaires. Ce dernier ne disposant que de 2.000 f, les lui donne en lui précisant de prendre 500 pour son transport. L'homme au téléphone l'appelle pour lui faire savoir que la somme qu'il avait remise à Touré était trop modique. Le soir même, il redonne 3.000 à son ami. L'homme appelle encore pour lui proposer de lui trouver un visa pour l'Espagne grâce à une connaissance qui se trouve être le neveu de Ndiouga Kébé et qui, grâce à son travail, se trouve en contact direct avec les ambassades. Il lui précise que c'est en Arabie Saoudite qu'il compte se rendre. Il parvient finalement à le convaincre en lui disant qu'une fois en Espagne il pourrait aisément rallier l'Arabie Saoudite par train. Selon lui, le prix est de 25.000 francs, mais il pouvait l'avoir avec le tiers, soit 7.800 f Cependant, la personne qui doit apposer le nombre de mois qu'il doit faire en Espagne réclame 20.000 f. Mané lui remet 17.000 f et un bracelet en gage, le temps de compléter la somme. Le passeport et le visa, selon leurs dires, devaient être prêts le jour même. Mais lorsque Touré vient le voir, c'est pour encore lui demander de l'argent. C'en est trop pour l'agriculteur qui le lui fait savoir en lui criant qu'il n'avait plus aucune confiance en lui. Prenant un air indigné, son ami commence à calculer le montant des sommes réclamées en s'engageant à le rembourser intégralement même s'il avait tout remis à Omar Seck, l'ami avec qui il s'était entretenu au téléphone. Quant au bracelet, il révèle qu'il l'avait confié à un ami bijoutier qui a fui avec. Comme il tardait à s'exécuter, le cultivateur porte plainte à la police de Rufisque. Il a été déféré au parquet après avoir été entendu.
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