Les raisons véritables des poursuites contre le chef d’état-major gambien Samba Ndour Thiam détient des preuves qui mouillent Jammeh dans un dossier sensible contre le Sénégal |
La crise gambienne commence peu à peu à livrer ses secrets. Si dès les premières heures, la tentative de coup d’Etat a été brandie pour expliquer la purge au sein de l’Armée gambienne, en prenant du recul et avec le temps, le mystère commence à se dissiper. Quarante huit-heures après la publication des résultats de notre enquête sur le coup d’Etat, en Gambie, dans notre parution du lundi 24 avril 2006, nous avons été joint par un agent gambien des renseignements. Pour la première fois, il développe la thèse de la mascarade, du coup monté pour faire croire à un coup d’Etat et étouffer une affaire bien plus complexe et explosive. En éliminant physiquement, tous ceux qui étaient en possession de la mauvaise information. L’agent rencontré déjà à Banjul, nous a fait comprendre que «Daba Maréna, le patron de la fameuse NIA (National Intelligence Agency), a été arrêté à Banjul. » Et, contrairement à la première version servie, il était bel et bien avec Jammeh en Mauritanie au moment du putsch et son téléphone était ouvert. S’il a été tué, c’est parce que lui aussi en savait trop. Interpellée, une source diplomatique mauritanienne à Nouakchott, confirmera cette version. D’ailleurs pour cette dernière, « Maréna avait été reçu au palais avec le Président Yaya Jammeh par le Raïs (le Président Ely Ould Vall :NDLR). Alors, quand et pourquoi Maréna a-t-il été tué ? Notre source gambienne à Dakar n’en sait rien. D’ailleurs, elle refuse d’en dire plus. Interpellée une deuxième fois, notre agent de la NIA déclare : « C’est parce qu’il sait beaucoup de choses sur un dossier sensible contre le Sénégal et dans lequel Yaya Jammeh lui-même est mouillé». Cette version, une autorité politique sénégalaise approchée nous l’a déjà servie. Informée de l’assassinat du patron des renseignements gambiens, cette autorité sénégalaise, après avoir longuement médité, avait conclu : « Ndéyssane, il connaissait beaucoup de choses ». Ces «choses» que Daba Maréna et que tous les présumés putschistes tués à Banjul connaissaient, « ce sont des preuves qui mouillent Yaya Jammeh dans un dossier explosif contre le Sénégal ». Lequel ? Personne ne veut le dire pour l’instant. Pour notre source de la National Intelligence Agency, «dès que Lang Tombong Tamba a compris que le colonel Samba Nduur Cham et quelques militaires ont contacté Ndiouga Ndiaye l’ambassadeur du Sénégal, soupçonnant qu’ils allaient mettre ce dossier explosif aux mains du Sénégal, il a appelé le Président (Yaya Jammeh : NDLR)». Poursuivant, il dira que, «ne parvenant pas à joindre Jammeh, il a eu Maréna et lui a expliqué le topo». Mais, Daba Maréna n’a jamais transmis le message au Président. C’est d’ailleurs lui qui aurait averti Samba Nduur Cham de la trahison du colonel Lang Tombong Tamba. Averti à temps, le colonel Samba Nduur Cham, le chef d’état-major, comme l’a soutenu Tamsir Jasseh, le directeur du département de l’immigration, parviendra à joindre tous ceux qui sont au fait de l’affaire. Ensuite, il prendra la fuite, emportant avec lui, le dossier, la vérité que le Sénégal doit savoir. L’Observateur poursuit son enquête pour dire toute la vérité.
(L'observateur.sn)
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