La mise en œuvre de l'Initiative des États-Unis en faveur de la liberté numérique (DFI)
Un homme d'affaires sénégalais utilise un ordinateur pour améliorer ses revenus. (Photo USAID - Richard Nyberg) |
Par Jim Fisher-Thompson
Rédacteur du «Washington File»
Washington - Des Africains trouvent plus facile de participer à la mondialisation grâce à un programme financé par le gouvernement des États-Unis qui encourage les commerçants sénégalais à avoir recours à l'ordinateur et à l'internet pour vendre leurs produits.
L'Initiative en faveur de la liberté numérique (« Digital Freedom Initiative » ou DFI), à laquelle participent l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), le ministère du commerce et le Corps de la paix, a été annoncée par la Maison-Blanche en mars 2003 et est destinée à encourager le recours à l'internet dans les pays en développement.
À l'heure actuelle, des projets de partenariat sont en cours d'exécution en Indonésie, en Jordanie et au Pérou, mais c'est à Dakar (Sénégal) que le projet pilote de la DFI a commencé. Des représentants de l'USAID ont établi en collaboration avec une association professionnelle un cybercafé appelé « Cyber Louma » dans le marché Sandaga de Dakar.
Des commerçants et d'autres Sénégalais ont appris que les ordinateurs et l'internet n'étaient pas réservés aux universitaires et aux bibliothécaires et qu'ils pouvaient être un moyen utile pour s'informer sur le marché et sur les divers coûts qui ont une influence directe sur leur vie.
Selon un document de l'USAID, dès que la nouvelle de l'ouverture de ce cybercafé s'est répandue, des commerçants curieux sont venus voir comment tout cela fonctionnait.
Un marchand de tissus, M. Souhaibou Diop, qui avait l'habitude de s'approvisionner auprès de grossistes de Dubaï, a été un des premiers intéressés. Après avoir reçu une formation, il a obtenu une adresse de courrier électronique, cherché de nouveaux fournisseurs et s'est mis en rapport avec une entreprise américaine du New Jersey, « Magna Fabrics », qui lui offrait des prix plus intéressants.
Un autre enthousiaste de l'informatique est un grossiste du marché Sandaga, M. Gor Mbaye, qui entretient des rapports avec de nombreux fournisseurs sénégalais. Selon l'USAID, alors qu'il passait autrefois des heures à faire sa comptabilité, il a reçu une formation au cybercafé qui lui permet de la faire maintenant à l'aide d'un ordinateur. En outre, il fait sa correspondance avec les fournisseurs par ordinateur et négocie les prix de la même façon.
L'avenir de M. Abdoul Fall s'annonce bien plus brillant qu'auparavant, dit l'USAID. Grossiste de matériaux de construction, M. Fall a pu grâce aux ordinateurs du Cyber Louma de faire des recherches sur l'internet et de trouver des ventilateurs à un prix plus faible que ceux vendus par les fournisseurs locaux.
Un autre commerçant, M. Mamadou Guèye, qui importe des carreaux d'Italie, s'est aussi servi de l'internet au Cyber Louma pour trouver de nouveaux fournisseurs. « J'envisage maintenant, a-t-il dit, de réserver de l'espace dans mon magasin pour créer un bureau équipé d'un ordinateur, ce qui me permettra de mieux gérer mes affaires. »
Depuis son lancement, la DFI a pris de l'ampleur en dehors du marché Sandaga. En 2005, des représentants de l'USAID, de concert avec des volontaires du Corps de la paix et du personnel d'organismes internationaux, ont aidé plus de 70 personnes à trouver un emploi et formé des salariés de 360 entreprises à l'usage d'ordinateurs. En outre, quelque 300 chefs d'entreprise ont reçu une formation dans ce domaine.
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