NAIROBI (Reuters) - Un haut responsable des Nations unies accuse les donateurs occidentaux de ne pas fournir une aide suffisante aux pays de l'est du continent africain qui font face à la famine.
Six millions de personnes ont besoin, d'après l'Onu, d'une aide alimentaire au Kenya, en Ethiopie, en Somalie et à Djibouti mais seul un quart des vivres nécessaires a pour l'heure été livré.
"La capacité à laisser des gens mourir dans le monde est véritablement ahurissante et nous savons que huit à dix millions de personnes meurent chaque année parce qu'elles sont trop pauvres pour survivre", a déclaré Jeffrey Sachs, conseiller spécial du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan.
"On aurait pu penser que la communauté internationale allait se mobiliser et faire quelque chose pour aider en urgence (les pays africains) (...) mais le fait est que ce n'est pas le cas", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Nairobi.
Sachs a ajouté que la promesse des pays riches visant à doubler d'ici 2010 le montant de leur aide à l'Afrique tardait à entrer dans les faits.
70 DOLLARS PAR AN ET PAR PERSONNE
D'après les agences humanitaires, des millions de personnes habitant la Corne de l'Afrique ont besoin d'eau, de nourriture et de semences pour préparer les prochaines récoltes, après trois années où les pluies ont été rares.
Tout en rappelant que l'aide d'urgence était la priorité, Sachs a exhorté les donateurs à investir sur des solutions à long terme pour réduire la pauvreté en l'Afrique.
"Les finances en Afrique sont extraordinairement serrées, les défis imposés par le changement climatique, le risque de sécheresse et l'appauvrissement nutritif du sol sont si élevés que ces problèmes ne peuvent être résolus par les pays eux-mêmes", a-t-il dit.
Sachs a invité les pays riches à accroître leurs investissements pour améliorer la gestion de l'eau, la lutte contre le paludisme et le sida, l'éducation et la productivité agricole.
"Chaque lieu que j'ai visité en Afrique l'an dernier présentait les mêmes symptômes de crise alimentaire. Village après village, pays après pays, alors que cela peut être évité et résolu avec des investissements de base", a-t-il dit.
D'après lui, les pays riches doivent investir 70 dollars par an et par personne durant les cinq prochaines années pour remplir la promesse faite en 1970 de consacrer 0,7% de leur PIB à l'aide au développement.
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