Jacques Chirac a annoncé lundi qu'il avait retenu la date du 10 mai pour commémorer en France métropolitaine l'abolition de l'esclavage. L'esclavage a "nourri le racisme" et le racisme est incompatible avec la République, a déclaré le chef de l'Etat. | ||
Jacques Chirac a instauré le 10 mai, journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage en France métropolitaine. "La grandeur d'un pays, c'est d'assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi avec sa part d'ombre. Notre histoire est celle d'une grande nation. Regardons-la avec fierté. Regardons-la telle qu'elle a été", a souligné le chef de l'Etat lors d'un discours solennel, après avoir reçu à l'Elysée le comité pour la mémoire de l'esclavage, présidé par l'écrivain guadeloupéen Maryse Condé. "C'est pourquoi je souhaite que, dès cette année, la France métropolitaine honore le souvenir des esclaves et commémore l'abolition de l'esclavage". "Ce sera, comme le propose votre rapport, au terme d'un travail très approfondi, le 10 mai, date anniversaire de l'adoption à l'unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture, de la loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité", a-t-il déclaré.
"Ce qui compte, avant tout, c'est que cette journée existe"
Jacques Chirac a reconnu que le choix de la date a fait l'objet d'une polémique, des associations et des partis préférant notamment celle du 23 mai, date d'une marche qui avait réuni en 1998 à Paris 40.000 Français originaires des Antilles, de Guyane et de la Réunion. "Aucune date ne saurait concilier tous les points de vue. Mais ce qui compte, avant tout, c'est que cette journée existe", a-t-il dit. Le chef de l'Etat précise que le 10 mai "ne se substituera pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d'outre-mer" et que des commémorations seront organisées dès cette année.
"L'esclavage a nourri le racisme. C'est lorsqu'il s'est agi de justifier l'injustifiable que l'on a échafaudé des théories racistes", a poursuivi Jacques Chirac. Qualifiant le racisme de "crime du coeur et de l'esprit", il a jugé qu'il constituait "l'une des raisons pour lesquelles la mémoire de l'esclavage est une plaie encore vive pour certains de nos concitoyens". "Il faut le dire, avec fierté", a-t-il poursuivi : "depuis l'origine, la République est incompatible avec l'esclavage. C'est dans cette tradition historique que s'est inscrite la représentation nationale, lorsqu'en 2001, elle a fait de la France le premier pays au monde à inscrire, dans la loi, la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité".
(TF1)
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