KHARTOUM, Soudan (AP) - Un compromis a été trouvé mardi à Khartoum, au deuxième et dernier du sommet de l'Union africaine: le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, a pris la tête de l'organisation pour 2006, le président du Soudan Omar el-Béchir ayant accepté d'attendre jusqu'en 2007.
Jamal Mohammed Ibrahim, porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, a déclaré que son gouvernement avait accepté un compromis pour mettre fin à la vive controverse autour de la présidence de l'organisation.
Le président sortant de l'UA, le Nigerian Olusegun Obasanjo, doit céder sa place à l'issue du sommet. Le sortant est traditionnellement remplacé par le président du pays hôte du sommet. Mais le Soudan, qui souhaitait prendre la succession du Nigeria, avait essuyé de vives critiques des autres pays africains accusant Khartoum d'atteintes aux Droits de l'homme au Darfour (ouest du Soudan).
Le conflit au Darfour s'est étendu au Tchad, qui tout comme l'Ouganda et l'Erithrée, accuse Khartoum d'armer et de soutenir les mouvements rebelles en lutte contre eux. Accusations que le Soudan rejette.
Denis Sassou NGuesso -arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, comme le Soudanais- a donc pris la présidence, "élu par consensus", selon son porte-parole Firmin Ayessa. Obasanjo restera en revanche chargé de la médiation dans le conflit du Darfour, a-t-il ajouté.
"Si les atrocités commises par le Soudan rendent impossible qu'il préside l'Afrique cette année, on voit mal comment el-Béchir serait le meilleur dirigeant pour défendre la cause de l'Afrique devant le monde l'année prochaine", a persiflé Reed Brody, représentant de l'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch à la conférence.
La querelle sur la présidence de l'UA a éclipsé les autres thèmes prévus pour le sommet, qui devait se consacrer à la culture et à l'éducation, ainsi qu'aux migrations vers l'Europe et à la corruption. Elle a également occulté un autre des dossiers importants, celui du sort de l'ex-dictateur tchadien Hissène Habré, en exil au Sénégal. La justice belge a réclamé son extradition pour le juger dans le cadre des violations des droits de l'homme commises sous la dictature, et le Sénégal s'était déclaré incompétent. AP
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