En octobre, il proposait de rayer Israël de la carte JÉRUSALEM Au lendemain des déclarations du président iranien exprimant ses doutes sur la réalité du génocide juif, les autorités israéliennes ont estimé vendredi que Mahmoud Ahmadinejad était un individu «très dangereux» et que ses prises de position n'étaient pas anodines. |
Mahmoud Ahmadinejad, qui avait déjà estimé fin octobre qu'Israël devrait être «rayé de la carte», a exposé jeudi à La Mecque ses doutes sur l'assassinat de millions de juifs dans les camps de la mort nazis.
Le président iranien, dont les propos étaient rapportés par l'agence de presse officielle Irna, a également suggéré aux Européens, Allemands et Autrichiens en tête, de concéder un territoire pour accueillir l'Etat juif.
«Il ne s'agissait pas d'une déformation de ses déclarations ni d'une remarque faite en passant. C'est un mode de pensée systématique qui vise à l'anéantissement de l'Etat d'Israël», a commenté le ministre israélien des Affaires étrangères, Silvan Shalom, au micro de Radio Israël.
«Je ne prendrais pas cet homme à la légère. Une telle déclaration affiche un mode de pensée qui prouve qu'il est très dangereux», a-t-il poursuivi, ajoutant que «l'Iran est aujourd'hui en train de mettre au point des missiles capables d'atteindre les capitales d'Europe».
Les propos d'Ahmadinejad s'inscrivent dans un contexte de fortes tensions sur les ambitions nucléaires de la république islamique. Si Téhéran assure que son programme atomique n'a qu'un usage civil, les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire.
«Ahmadinejad ne constitue pas un problème uniquement pour Israël, il est une source d'inquiétude pour l'ensemble de la communauté internationale», avait réagi dès jeudi le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.
Le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz a pour sa part estimé vendredi que les efforts diplomatiques visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire devaient continuer mais que «d'autres moyens» devaient aussi être envisagés si le dialogue n'aboutissait pas.
M. Mofaz, lui même d'origine iranienne, a affirmé que les ambitions nucléaires de Téhéran «constituent une menace pour Israël et pour d'autres pays occidentaux».
Le 5 décembre, l'ancien Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou a implicitement menacé de frapper les installations nucléaires iraniennes s'il remportait les élections générales prévues en mars.
La veille le chef d'état-major israélien Dan Haloutz avait estimé que les efforts diplomatiques visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire étaient voués à l'échec mais que l'option militaire n'était pas encore envisagée.
© La Dernière Heure 2005
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