Moyen-orient Le nouveau roi Abdallah convoque un sommet extraordinaire des 57 pays de l'Organisation de la conférence islamique, plus divisés que solidaires.
DEPUIS HIER, les chefs d'Etat se succèdent sur l'aéroport de Djedda, répondant à l'invitation du roi Abdallah d'Arabie saoudite et à son «immense espoir» de voir «l'Oumma», le monde musulman, «retrouver sa confiance en soi et jouer un rôle effectif dans le monde». Le nouveau souverain veut marquer le début de son règne en réunissant à La Mecque, «le lieu le plus sacré sur la terre», un sommet extraordinaire de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui réunit 57 pays et environ un milliard de musulmans. Vingt-cinq organisations, comme la Ligue arabe et l'ONU, sont également invitées.
L'Arabie saoudite proposera un «plan pour dix ans», concocté par un groupe international de religieux et d'intellectuels en août dernier à La Mecque, au moment où Abdallah venait de succéder à son frère Fahd.
Plan pour dix ans
Le texte, qui n'a pas été publié, devrait faire des recommandations propres à renforcer l'unité des musulmans : actions communes, lutte contre le terrorisme, les extrémistes et l'islamophobie, dialogue des civilisations, droit des minorités musulmanes dans les pays non membres.
D'après la presse saoudienne, les rédacteurs ont néanmoins suggéré aux chefs d'Etat de se concentrer sur les projets «applicables». Ces précautions soulignent en creux les divisions de l'Oumma, rêve plus que réalité. L'OCI, créée en 1989 en réaction à l'incendie de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem par un illuminé australien, n'a jamais pu s'instaurer en représentant du monde islamique, ni faire appliquer ses résolutions.
L'Arabie saoudite, qui abrite le secrétariat général, souhaite reprendre la direction d'un ensemble flou dans lequel les rivalités prennent souvent le pas sur la solidarité.
Pas de sujets d'actualité
Certains auraient refusé le carton, comme le colonel Kadhafi, qui ne s'est pas privé dans le passé d'insulter les dirigeants saoudiens, et a même été accusé par Riyad de tentative d'assassinat contre Abdallah. Le président irakien Jalal Talabani, soutenu par les Etats-Unis, risque de recevoir pour sa part un accueil mitigé de ses homologues iraniens et syriens. Les sujets d'actualité ne figuraient pas au programme initial, mais, selon le secrétaire général, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, les ministres des Affaires étrangères réunis hier pouvaient modifier l'agenda.
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