Le procureur de la République veut voir El Hadji Diouf en prison ! C’est du moins ce qui ressort du procès d’hier au tribunal de Dakar dans l’affaire opposant l’ex femme de Khalilou Fadiga à El Hadji Ousseynou Diouf. Ce dernier accusé par Aïcha Bâ de coups et blessures volontaires ayant occasionné une incapacité temporaire de travail de 25 jours, risque de purger une peine de 6 mois ferme, si le juge suit le procureur. Celui-ci dans son réquisitoire, a demandé, outre l’emprisonnement ferme de 6 mois, un mandat d’arrêt international contre le « Vagabond ».
L’avocat de la victime, maître Doudou Ndoye, a demandé un dédommagement de 6 millions de francs. Délibéré le 20 décembre. Les faits qui sont reprochés à El Hadji Ousseynou Diouf remontent à la nuit du 4 au 5 juillet dernier. Arrivé au Casino du Cap-Vert, El Hadji Diouf est assis à côté d’Aïcha et de ses amies, pour les «taquiner», avant de prendre le micro du disc-jockey et d’interpeller les jeunes femmes en ces termes : « Sales Gambiennes ; vous n’êtes pas chez vous ici », selon la version de la victime. Aïcha et sa bande font semblant de ne rien entendre. Mais c’était sans compter avec la ferme volonté de la star de leur « faire la fête ». Diouf décide de barrer la route à Aïcha lorsque celle-ci veut se déplacer. Après plusieurs « invites » verbales, elle repousse Diouf qui lui donne « une claque violente ». Mieux, sa garde rapprochée entre dans la danse et c’est parti pour un sale 1/4 d’heure pour Aïcha Bâ qui s’en sort avec une minerve et 25 jours d’arrêt de travail.
Les raisons du différend entre Diouf et Aïcha Bâ
Aïcha Bâ dit avoir connu El Hadj Diouf il y a quatre ans, en France, précisément à Marseille. A cette époque, elle était la copine de Khalilou Fadiga, alors qu’El Hadji Diouf courtisait sa sœur Binta Bâ. Elle déclare être sortie avec le gaucher magique des «Lions» pendant 2 ans et demie, avant qu’ils ne se marient le 25 décembre 2003, conformément à la religion musulmane. Mais auparavant, Khalilou Fadiga s’était marié avec la Belge Jill Fadiga. Heureusement pour lui, Aïcha Bâ ne parvient pas à entrer dans les bonnes grâces de sa famille. Khali en profite pour demander le divorce. Mais la chance ne lui sourit toujours pas. La femme étant enceinte. Elle attend de consommer la séparation. D’ailleurs au bout de quelques mois, elle met au monde un enfant, dont Khalilou Fadiga refuse la paternité, parce que n’étant pas sûr d’en être le père. Aïcha Bâ introduit alors une demande de reconnaissance paternelle pour obliger le footballeur à reconnaître l’enfant. El Hadji Diouf étant l’ami du gaucher magique apprécie mal ce bras de fer et se range naturellement du côté de son pote. Et c’est parti pour des bisbilles entre El Hadji et Aïcha Bâ. Les deux personnes aimant les boîtes de nuit, se rencontrent pendant la nuit du 4 au 5 juillet au Casino du Cap Vert. Une rencontre différente des autres. Diouf, non content de prononcer à haute voix le nom de Khalilou Fadiga comme pour se gausser de la femme, se déplace vers elle pour lui envoyer une gifle. «Il m’a donné une claque et je suis tombée à la renverse. Il s’est mis alors à jeter des bouteilles. Ma tante qui a voulu prendre ma défense a été rouée de coups. Ils m’ont blessée au cou et aux reins. J’ai une incapacité de travail de 25 jours » avait révélé Aïcha Bâ. A l’époque, El Hadji Diouf avait balayé d’un revers de main toutes les accusations que la fille a portées contre lui. Saliou GACKOU
Tragédie d’une comédie
Au début était une comédie orchestrée par une star et sa bande de lutteurs. Et, à la fin un procureur assis sur les principes du droit. Et qui « n’en a rien à cirer ». Voilà le scénario dont l’acteur principal ira de surprise en surprise avant de comprendre la gravité de l’acte pour lequel il est traqué à travers les terrains d’ici et d’ailleurs. Mais pour cette fois, les dribbles aussi déroutants soient-ils, n’y feront rien. Le procureur de la République de Dakar qui a requis une peine ferme et un mandat d’arrêt international contre El Hadji Diouf, n’a pas fait dans la dentelle. Et, cette décision sera pour calmer les ardeurs du footballeur qui se croit tout permis pour avoir remporté à deux reprises le ballon d’or africain. Adeptes des feintes, il a une fois de plus fait parler de lui hors du terrain. Cette décision sera pour porter un sacré coup à la carrière d’un joueur promis à mieux que ce qu’il a aujourd’hui et dont il se contente, malheureusement. Le début d’une fin proche ? Car, en réalité, nul n’est au-dessus des autres hommes et des lois. Après avoir giflé une mauresque et insulté à gauche et à droite, Diouf a fait le geste de trop qui lui vaut aujourd’hui d’être recherché comme un vulgaire délinquant en cavale. Toute chose ayant une fin, la fin prochaine et programmée d’une star se conjugue généralement avec les frasques et les procès en série. Des cas similaires se comptent par milliers dans le monde. Mais au Sénégal, il y a une justice capable d’apprécier et de prendre une décision quel que soit le nom du prévenu. L’humilité, la discipline, la correction, le respect de son prochain sont les qualités qui font la différence ; au-delà de toute considération sur le talent. Dépités par les vilains gestes, les Sénégalais finiront par rire de son malheur. Ce qui du reste est contraire à nos valeurs. Mais devant un incorrigible et un coutumier des faits, quelle attitude tenir ? Le procureur lui, a sa solution. Il brandit le carton… noir qui mène à Rebeuss !
(Lobservateur.sn)
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