PARIS (AFP) - François Bayrou a estimé samedi sur Europe 1 que "l'abrogation" de l'article de la loi de février 2005 sur "le rôle positif de la présence française outre mer, notamment en Afrique du Nord", était "inéluctable".
"La réflexion" de la mission sur l'action du Parlement "dans les domaines de la mémoire et de l'histoire" va "aller vite et concluera inéluctablement que le rôle d'un Parlement (...) le rôle de la loi en matière d'histoire doivent se limiter avec beaucoup de prudence aux faits qui sont admis par la conscience collective de la nation à laquelle on appartient", a expliqué le président de l'UDF, en citant l'esclavage reconnu comme crime contre l'humanité et la Shoah.
"Un peu plus tôt ou un peu plus tard, l'abrogation est inéluctable", a insisté François Bayrou.
Vendredi, le président Jacques Chirac a chargé Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale, de cette mission. M. Debré doit rendre ses conclusions dans trois mois.
Pour M. Bayrou, cette mission "sert à enlever une épine du pied du gouvernement et de la majorité parce qu'ils ont fait une bêtise et ils le savent, et à préparer la conclusion qui sera que le Parlement ne doit pas faire l'histoire sauf quand il y a unanimité nationale".
Le président de l'UDF est revenu sur la génèse du vote de cet article de la loi de février 2005 en faveur des rapatriés et des harkis. Lors de son examen en juin 2004 à l'Assemblée, et fin 2004 au Sénat, seuls les communistes s'y étaient déclarés hostiles.
"Un certain nombre de députés au contact de populations de Français rapatriés qui ont le sentiment d'être maltraités, d'avoir une injustice, ont voulu corriger cette injustice" a expliqué M. Bayrou,. "Ils n'ont pas vu qu'il y avait des risques considérables qui allaient se retourner contre ceux-là mêmes qu'ils voulaient aider", a-t-il poursuivi.
"Ils voulaient donner un signe de reconnaissance aux rapatriés", a ajouté François Bayrou.
Il a fait valoir que "chaque fois qu'on se (mêlait) de vouloir mélanger les genres, entre la politique et l'histoire, la politique et la religion (...), on (faisait) des bêtises".
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