Des membres de familles religieuses ont décidé de se constituer en comité de soutien pour s'opposer à l'extradition d'Hissène Habré vers la Belgique. Ils sont d'une dizaine de signataires d'une déclaration qui a été lue hier, au domicile de Moustapha Cissé, ambassadeur honoraire, par Ahmad Bachir Kounta. Il s'agit entre autres du Grand Serigne de Dakar, de Serigne Moustapha Cissé, ambassadeur honoraire, de Massar Diop, colonel de gendarmerie, d'Ahmad Bachir Kounta (journaliste), d'El Hadji Mansour Mbaye, président national des communicateurs traditionnels, et d'El Hadji Amadou Sam Wagne, président de la Fédération internationale d'assistance aux cités menacées, etc. Selon la déclaration, en dehors de deux parmi les signataires, aucun d'eux ne connaît l'ex-président tchadien en personne. Autrement dit, leur mouvement de soutien «se justifie par des raisons politiques, culturelles, humanitaires et de justice».
Aux yeux des signataires de la déclaration, «l'acharnement de certaines métropoles européennes contre l'ancien homme fort de Ndjamena a des bases politiques» et que Habré va être puni pour «ses crimes de lèse majesté».
Sur un autre plan, les signataires se désolent de l'attitude de la justice belge face aux atrocités qui ont émaillé la colonisation belge au Congo avec ses cortèges d'os humains. «Que fait-elle des commanditaires des horribles assassinats de Patrice Lumumba et autres ? De la responsabilité pour le moins morale de la Belgique dans le génocide rwandais ?», s'interrogent-ils.
Par ailleurs, même si Hissène Habré était coupable de ce qu'on l'accuse, les membres de ce comité de soutien comprennent mal qu'il soit le seul à être traqué. «Où se trouvent ses complices, ceux-là qui étaient des responsables de la sécurité, des renseignements et de la répression au Tchad sous Habré et sont aujourd'hui au cœur du pouvoir de Ndjaména ?»
Faydy DRAME (Walf)
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