En 2005, les travailleurs migrants ont envoyé dans leurs pays d'origine plus de 348 milliards de dollars. Les pays qui reçoivent le plus grand volume d'envois de fonds comptabilisés sont l'Inde, la Chine, la France, les Philippines. C'est ce que révèle le rapport de la Banque mondiale Perspectives économiques mondiales 2006 qui précise que seuls 232 milliards de dollars de cette manne ont emprunté les voies officielles de transfert d'argent. Le reste des envois de fonds étant effectué par des mécanismes dits informels.
Présentés avant-hier en vidéoconférence depuis Genève, les résultats de cette enquête indiquent que sur ce total, une enveloppe de 167 milliards est allée vers les pays en développement où elle représente plus du double de l'aide au développement. Mieux, ajoutent les auteurs du rapport, ces envois y constituent la deuxième source de financement externe. Et André Burns de poursuivre que l'accroissement du nombre de migrants, en augmentant la population active dans les pays à revenu élevé de 3 % d'ici à l'horizon 2025, pourrait accroître le revenu réel mondial de 0,6 %, soit 356 milliards de dollars.
Les résultats du rapport révèlent que les gains relatifs sont beaucoup plus élevés pour les ménages des pays en développement que pour ceux des pays riches, rivalisant avec les gains potentiels de la réforme mondiale du commerce des marchandises. Selon André Burns, auteur de l'un des chapitres du rapport, l'impact positif de ces mouvements sur les populations est manifeste. "Alors que le nombre de travailleurs migrants dans le monde frise les 200 millions, leur productivité et leurs salaires constituent un puissant outil de réduction de la pauvreté", déclare François Bourguignon, économiste en chef et premier vice-président, économie du développement, de la Banque mondiale.
Pour lui, les envois de fonds des travailleurs à l'étranger, en particulier, sont un moyen important d'échapper à la pauvreté extrême pour un grand nombre d'individus.
Ibrahima DIAW (Walf)
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