Constitution "est pure coïncidence" , a précisé, jeudi 13 octobre, le juge Raïd Jouhi. Le jeune magistrat, qui fut le premier, en 2004, à interroger l'ancien dictateur, a été écarté par le Comité de débaassification nationale de l'équipe de cinq juges qui conduira les débats et prononcera la sentence finale. Face à lui, Saddam Hussein s'était montré combatif et plutôt arrogant. Il aurait, depuis, beaucoup perdu de sa superbe.
LE MASSACRE DE DOUJAÏL
Saddam Hussein et ses lieutenants devront répondre à une douzaine d'inculpations parmi lesquelles le gazage fatal de cinq mille kurdes en 1988 à Halabja, la répression sanglante de l'insurrection chiite en 1991, la torture presque systématique des détenus politiques, des milliers de disparitions inexpliquées, des exécutions extra-judiciaires par centaines et des milliers de déplacements forcés de populations, notamment kurdes. Mais tous les documents concernant ces inculpations à venir n'étant pas encore prêts, le procès commencera la semaine prochaine par un seul cas : le massacre, en juillet 1982, de 143 chiites dans la petite ville de Doujaïl où le convoi officiel du dictateur avait été attaqué par des hommes en armes.
Pour ce crime présumé, Saddam Hussein comparaîtra en compagnie de son demi-frère, l'ancien chef des renseignements intérieurs, Barzan Ibrahim Al-Hassan, de son ancien vice-président, Taha Yassine Ramadan, et de quatre autres ex-responsables de moindre envergure. L'unique avocat de Saddam Hussein, Khalil Al-Douleimi, à qui les documents d'inculpation n'auraient été remis que le 27 septembre, estime que la défense "n'a pas encore eu la possibilité d'examiner un quelconque dossier d'accusation" ce que dément le juge. L'avocat entend demander l'ajournement des débats aussitôt après la lecture des charges, le 19 octobre.
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