Les deux territoires espagnols n'ont connu aucun nouvel afflux de candidats à l'immigration dans la nuit de vendredi à samedi, ont indiqué des sources officielles marocaines et espagnoles à l'AFP sur place.
Le ministre espagnol de l'Intérieur, José Antonio Alonso, a indiqué vendredi que les deux immigrants morts côté espagnol avaient été touchés par des "impacts de balles".
Or, selon un rapport préliminaire de la garde civile espagnole publié partiellement samedi par le journal El Pais, les tirs ayant touché les clandestins décédés côté espagnol, provenaient "probablement de l'autre côté", à savoir du Maroc, en raison de leur trajectoire et de leurs caractéristiques.
Un projectile retrouvé par les enquêteurs espagnols, près du grillage-frontière de 3,5 m de haut entre l'Espagne et le Maroc, était "argenté" alors que les balles des forces espagnoles sont "cuivrées".
En outre, le projectile présentait des marques indiquant qu'elle avait effectué une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre à l'intérieur du canon de l'arme, alors que les armes de la garde civile impriment aux balles une rotation inverse, selon le journal citant des sources de la garde civile.
Un éclat de ce même projectile a été retrouvé dans le corps d'un des deux Africains, touché au fessier, ont indiqué samedi des sources de l'enquête à l'agence espagnole Europa Press.
Toutefois, des sources marocaines ont pour la deuxième fois samedi démenti avoir tiré sur les immigrants.
Un officier supérieur marocain, sous couvert de l'anonymat, a nié "catégoriquement" à l'AFP que les forces marocaines aient pu tirer. Il a également affirmé que les agents marocains "n'avaient pas l'autorisation de tirer".
Jeudi déjà, la préfecture de Tetouan, une ville marocaine proche de Ceuta, avait affirmé à l'AFP que les forces marocaines n'avaient pas fait usage de leurs armes.
En revanche, des sources de la sécurité marocaine affirment que deux morts du côté marocain ont été touchés par des balles en caoutchouc utilisées par les Espagnols et qui peuvent tuer "si elles sont tirées à bout portant", a précisé l'officier samedi. Madrid s'est abstenu de tout commentaire sur les immigrants qui ont trouvé la mort côté marocain.
Le Maroc n'a pas confirmé un troisième décès de son côté, annoncé par Madrid dès jeudi. Il pourrait s'agir d'un bébé, selon des témoignages.
Une enquête conjointe hispano-marocaine est en cours mais ni ses modalités ni sa date de conclusion n'ont été spécifiées.
L'Espagne a déployé 640 soldats pour aider la garde civile "de façon indéfinie" et le Maroc, 1.600, selon des sources officielles des deux pays. Du côté espagnol, l'activité était visible, le nombre de véhicules et de tentes militaires croissant depuis la matinée.
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