Trois ans après les sanglants attentats de Bali, plusieurs explosions ont à nouveau frappé des zones touristiques de "l'île des dieux", faisant 19 morts dont quatre étrangers et des blessés.
Les explosions, qui se sont produites à quelques minutes d'écart dans les stations balnéaires de Jimbaran et de Kuta, ont fait au moins huit morts dont quatre étrangers, selon un témoin cité par le radio Elshinta. En tout, il y a plus d'une trentaine de morts et de blessés, a déclaré ce témoin nommé Bagas, en précisant avoir vu huit cadavres, dont quatre d'étrangers, à Jimbaran. Un autre témoin a relaté avoir vu des morceaux humains, notamment un bras, dans un café dévasté de Jimbaran.
La première explosion s'est produite sur le bord de plage de Jimbaran vers 20H00 locales (12H00 GMT), a dit un policier local, Nyoman Suwita. Quelques minutes plus tard une autre explosion s'est produite cent mètres plus loin environ, selon le récit d'un témoin à la radio. La police indonésienne a confirmé que des explosions avaient retenti en bordure de mer, à Jimbaran et à Kuta, qui est la plus grande station balnéaire de Bali, peuplée de très nombreux touristes attirés par l'animation nocturne.
L'explosion de Kuta a dévasté une zone comprenant de nombreux cafés et des magasins pour touristes, proches d'un centre commercial. L'explosion s'est produite, selon les informations reçues, dans une zone très passante, donc s'il est confirmé qu'il s'agit d'une bombe, celle-ci était destinée à faire le plus possible de morts et de victimes, a déclaré à la BBC le porte-parole de la diplomatie indonésienne Marty Natalegawa.
Des images de la télévision Métro TV ont montré des trottoirs tachés de sang, des vitrines brisées, ainsi qu'un corps enroulé dans une couverture. Des blessés occidentaux couverts de sang ont aussi été montrés sur leur lit d'hôpital. Les chefs de la police, de l'armée et des services secrets indonésiens ont été convoqués samedi soir à l'aéroport militaire Halim de Jakarta.
Ces explosions interviennent trois ans après les attentats qui avaient fait 202 morts dont 88 Australiens en octobre 2002 à Bali. Les auteurs des précédents attentats sont encore pour la plupart en liberté, (cela) nous faisant courir un risque certain, a ajouté M. Natalegawa. Plusieurs attentats sanglants ont été imputés ces deux dernières années à des activistes musulmans, membres présumés du réseau islamiste régional Jamaah Islamiyah (JI), réputé lié à Al-Qaïda: à Bali (202 morts en octobre 2002), contre l'hôtel Marriott de Jakarta (12 morts le 5 août 2003) et contre l'ambassade d'Australie (12 morts le 9 septembre 2004).
Au coeur des craintes se trouvent deux islamistes malaisiens experts en explosifs, Noordin Mohammad Top et Azahari Husin, activement recherchés et soupçonnés d'être impliqués dans ces actes terroristes. "L'île des dieux", a échappé au tsunami du 26 décembre 2004 et en a profité alors que tant de plages touristiques d'Asie avaient été dévastées.
Les Etats-Unis, l'Australie et d'autres pays ont mis en garde à plusieurs reprises en 2005 contre des risques d'attentats en Indonésie. Le 3 mars 2005, le chef religieux indonésien Abou Bakar Bachir avait été condamné à 2 ans et demi de prison ferme pour son rôle dans les attentats de Bali. Plus de trente autres personnes avaient été condamnées pour ces attentats, dont trois à la peine capitale.
AFP
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