DAKAR, 29 octobre (XINHUANET) -- Le nouveau président bissau- guinéen Joao Bernardo Vieira a dissous samedi le gouvernement du Premier ministre Carlos Gomes Junior, arguant qu'il existe "une crise profonde" dans le pays, a-t-on appris de sources en provenance de Bissau.
Selon le Premier ministre Gomes, cette décision, intervenue après des différends entre la présidence et la primature, " pénalisera gravement le pays", décision qu'il a d'ailleurs jugée " regrettable et triste".
Dans un communiqué diffusé samedi matin à Bissau, la présidence a annoncé la dissolution du gouvernement, en vertu de "l'article 104 de la constitution, qui autorise le président à prendre une telle mesure "en cas de crise susceptible de mettre en cause la stabilité du pays et le fonctionnement des institutions".
"Vu la situation de crise profonde qui couve dans le pays, avec comme corollaire de nombreuses crispations entre les différents organes de souveraineté, les dysfonctionnements entre certaines institutions et les services sensibles de l'administration, le président de la république (...) a décidé de dissoudre le gouvernement", précise le communiqué
Un important dispositif de sécurité était visible samedi matin aux abords de la primature à Bissau, la capitale, a-t-on constaté.
"Cette chute du gouvernement pénalisera gravement le pays, car nous étions en train de préparer une table ronde qui constituait un espoir pour la Guinée-Bissau", a-t-il ajouté.
Depuis son élection en juillet, le président bissau-guinéen entretient des relations tendues avec son Premier ministre, qui s'était déclaré opposé à une cohabitation avec M. Vieira avant la présidentielle et continue à contester son élection face à Malam Bacai Sanha, candidat malheureux du PAIGC.
Selon la constitution, en cas de dissolution du gouvernement, le président dispose de sept jours pour nommer un nouveau Premier ministre sur proposition de la majorité à l'Assemblée nationale.
"Nino" Vieira, qui a dirigé la Guinée-Bissau d'une main de fer de 1980 à 1999, a remporté en tant que candidat indépendant le second tour de la présidentielle fin juillet devant l'ex-président de transition Malam Bacai Sanha, qui affirme qu'il ne reconnaîtrait jamais cette victoire.
Cette élection faisait suite à des législatives organisées en mars 2004 dans ce petit Etat lusophone d'Afrique de l'ouest, classé parmi les plus pauvres du monde.
Marquant la fin d'une transition entamée au lendemain du renversement du président Kumba Yala, en septembre 2003, elle était censée permettre à la Guinée-Bissau de rompre avec l'instabilité et les coups d'Etat récurrents ayant marqué son histoire depuis 25 ans.Fin
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