Interrogé par la chaîne al-Arabiya sur le sort d'un jeune Canadien d'origine afghane jugé par les aut orités militaires américaines de Guantanamo pour le meurtre d'un GI, Bernard Kouchner a déçu la presse arabe.
«Je ne fais aucune différence entre les prisonniers», a dit le chef de la diplomatie française, qui s'exprimait en anglais devant la presse aux Nations unies, mardi, à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés.
Omar Khadr avait 11 ans quand il a été enrôlé par al-Qaida et 15 ans lors de son arrestation en 2002. Mineur au moment des faits, il est néanmoins jugé comme un adulte. Le ministre des Affaires étrangères a convenu que les enfants soldats sont «des victimes et des tueurs à la fois». En revanche, l'Unicef considère Omar Khadr comme un enfant soldat, donc comme une victime, et condamne la procédure d'exception engagée à son égard.
La position de Bernard Kouchner est en décalage avec celle exprimée par le porte-parole du Quai d'Orsay, le 23 janvier : «La France adhère pleinement aux engagements de Paris définis lors de la conférence “Libérons les enfants de la guerre” coorganisée avec l'Unicef en février 2007. Nous considérons que tout enfant associé à un conflit armé est une victime et doit être considéré comme tel. Mineur au moment des faits, M. Khadr doit donc bénéficier d'un traitement particulier.»
C'est aussi l'avis de l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter, qui s'est vu refuser le droit d'assister à la première audience du jeune accusé par les autorités américaines. Faute de ces précisions, al-Arabiya n'a retenu que les propos laconiques de Bernard Kouchner. «Je ne sais que ce qu'il a dit et non ce qu'il voulait dire», a commenté Talal al-Haj, le correspondant de la chaîne à l'ONU.
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