Lors d'une conférence de presse à Nairobi, les responsables syndicaux ont condamné cet accord qui doit être signé le 23 novembre, soulignant que même les ministres du Commerce avaient émis de grosses réserves concernant une signature trop rapide d'un accord quelqu'il soit avant la fin de l'année. "Des pratiques sales comme empêcher les organisations de société civile de participer aux négociations et menacer d'augmenter les droits de douane pour les importations africaines ont clairement influencé le processus dans le mauvais sens", a dit Peter Aoga d'EcoNews Africa à la conférence de presse.
Estimant que l'accord ne protégeait pas les secteurs sensibles comme l'élevage de volaille et la production de viande et de cuir, les syndicalistes ont prévenu que les pays d'Afrique de l'est allaient perdre 162,5 millions de dollars de revenus annuels s'ils signaient l'APE.
"Les produits subventionnés des agriculteurs européens entraîneront l'effondrement de notre secteur agricole", a déclaré Oduor Ong'wen, ancien militant d'une ONG kenyane.
D'un autre côté, selon les analystes, l'échec du Kenya et d'autres pays de l'ACP (Afrique - Caraïbe - Pacifique) à parvenir à de nouveaux APE pourrait entraîner un repositionnement commercial entre les deux partenaires vers les termes d'accès moins généreux du Système généralisé de préférences (SGP). Si le régime commercial du Kenya avec l'UE redevient celui du SGP, certains produits qui entraient gratuitement en Europe tomberont sous le coup des droits de douane qui seraient de l'ordre de 8,5 à 15,7 %.
Un accord de transition est souhaité pour ne pas rompre le commerce avec l'Europe à l'expiration de l'accord de Cotonou le 31 décembre 2007.
Le Kenya est l'un des pays où des pressions directes ont conduit le gouvernement à reconsidérer sa position sur les négociations en cours. Ces deux dernières semaines, le ministre kenyan du Commerce Mukhisa Kituyi s'est élevé contre les pressions exercées par l'UE indiquant que le Kenya ne serait pas contraint d'abandonner ses demandes et de signer l'accord avant la date butoire du 31 décembre imposée par l'UE.
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