Au pied des pyramises, sur son chameau, Hani, ne lâche pas son téléphone portable. Tout un symbole ! Le mobile, dont la croissance se ralentit en Europe, est en pleine explosion en Afrique. Et France Télécom s’y taille la part du lion. Dans les rues du Caire, où l’opérateur français détient 70 % de MobiNil aux côtés de l’égyptien Orascom, les boutiques de mobiles se multiplient.
Avec vingt-sept millions de clients répartis dans quatorze pays, France Télécom réalise en Afrique un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros. L’Égypte et ses quinze millions de clients constituent son plus gros marché. Mais il a encore renforcé sa présence, hier, en remportant la privatisation de l’opérateur historique au Kenya, dont il rachète, avec d’autres partenaires, 51 % pour 270 millions d’euros. « C’est le plus grand des pays d’Afrique où nous avons investi dans un opérateur historique », indique Marc Ren nard, directeur exécutif international Afrique, Moyen-Orient et Asie de France Télécom.
Cinquième achat de l’année
« Avec trente-quatre millions d’habitants, soit deux fois la taille de la Cote d’Ivoire ou du Cameroun, le Kenya présente un fort potentiel de croissance dans le mobile et l’Internet », indique Marc Rennard. Avec Telkom Kenya, France Télécom signe son cinquième rachat en Afrique depuis le début de l’année.Présent depuis trente ans en Afrique dans le téléphone fixe et l’accès international, l’opérateur français profite également depuis cinq ans de la véritable explosion du mobile. L’Afrique est ainsi la zone émergente principale pour lui, loin devant l’Asie. France Télécom, qui occupe, en fonction des pays, la place de numéro un ou de numéro deux, se partage le marché avec trois concurrents principaux que sont le sud-africain MTN, Celtel détenu par MTC (Koweït), et le britannique Vodafone. Le français est opérateur global, c’est-à-dire présent dans le fixe, le mobile et l’Internet dans cinq pays. Dans les neuf autres, il se focalise sur l’Internet et surtout le mobile, principal vecteur de croissance.
« Toutes nos opérations en Afrique sont très rentables. Le mobile y connaît une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années. L’essentiel du marché se fait avec des cartes prépayées, donc sans risque financier », explique Marc Rennard. Certes, le chiffre d’affaires moyen par utilisateur (Arpu) est trois fois moindre dans les pays émergents que dans les pays occidentaux, mais les coûts salariaux y sont aussi plus fai bles et la croissance plus forte. « Nous misons sur la croissance rentable. Nous sommes un partenaire industriel sur le long terme. Nous ne faisons pas de coup financier », conclut-il.
Marie-Cécile Renault (Le Figaro)
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