ABIDJAN (Reuters) - Les Nations unies ont suspendu samedi un contingent marocain en mission de maintien de la paix en Côte d'Ivoire tandis qu'elles poursuivent leur enquête sur des accusations d'abus sexuels répétés.
"Cela signifie qu'ils ne participent pas à nos opérations", a déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de la mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci). "Ceux qui seront reconnus coupables seront renvoyés chez eux."
L'Onuci a précisé que la suspension s'ajoute à une mesure de confinement dans sa base du contingent de 800 hommes mis en cause à Bouaké, bastion des rebelles, dans la partie nord de la Côte d'Ivoire.
Des responsables de l'Onu qui ont requis l'anonymat ont indiqué vendredi que l'enquête portait sur des soldats marocains soupçonnés d'avoir eu des relations sexuelles avec un grand nombre de mineures.
Touré a expliqué que le scandale avait éclaté à la suite d'une campagne contre l'exploitation sexuelle au cours de laquelle l'Onuci a invité la population locale à dénoncer tout abus. L'Onu a ensuite envoyé sur place une équipe chargée de réunir des informations.
La mission de l'Onu en Côte d'Ivoire compte en tout un peu plus de 9.000 militaires de 40 pays. Les Marocains constituent l'essentiel de la force de l'Onu à Bouaké aux côtés de policiers bangladais, de techniciens pakistanais et de personnel médical ghanéen.
Le contingent de maintien de la paix, soutenu par les forces françaises de l'opération Licorne, a été déployé en Côte d'Ivoire pour soutenir un processus de paix relancé en mars par la conclusion d'un accord entre le président Laurent Gbagbo et l'ancien dirigeant rebelle Guillaume Soro.
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