Un peu plus de trois mois après la présidentielle, les électeurs sénégalai retournent aux urnes dimanche pour désigner les représentants l'Assemblée nationale. Une assemblée qui devrait être monocolore libérale les principaux partis d'opposition ayant décidé de boycotter le scrutin. L Rewmi d'Idrissa Seck, le Parti socialiste d'Ousmane Tanor Dieng, l'Alliance de forces du progrès de Moustapha Niasse, etc., soit quinze partis, représentan à eux tous environ 40 % des voix à la présidentielle, n'iront pas au législatives.
Les adversaires du président Abdoulaye Wade réclamaient une révision des conditions d'organisation du vote et exigeaient des garanties pour la transparence du scrutin. Ils avaient déjà contesté l'élection présidentielle du 25 février dernier. «Nous ne pouvons pas accepter ce hold-up», explique Amath Dansokho du Parti de l'indépendance et du travail, qui fait partie du front Siggil Sénégal regroupant ces partis d'opposition. Les recours judiciaires concernant la répartition des députés par circonscription, déposés d'abord par la Ligue démocratique puis par le Parti socialiste, ont été rejetés par le Conseil d'Etat. Cette décision qui ferme la porte à toute concertation avec le pouvoir, enlève aussi le dernier espoir d'un report des législatives et d'une éventuelle participation de ces opposants.
«Le boycottage, c'était un piège, ils pensaient pouvoir faire pression sur Wade et changer les règles du jeu», explique Alioune Tine, responsable de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme, Raddho. Le président sénégalais rappelle que l'élection présidentielle avait été avalisée par les observateurs nationaux et internationaux. L'Union européenne a salué le déroulement pacifique du scrutin. En février, le président Wade a été réélu dès le premier tour, avec près de 56 % des voix, et a été félicité par la Maison Blanche et de nombreux chefs d'Etat. Quatorze listes de partis et de coalition sont en lice pour renouveler l'Assemblée nationale. On s'attend à un raz-de-marée libéral, à l'image des (quasi) seules affiches, aux couleurs jaune bleu du Sopi (le changement), qui ornent les rues de Dakar.
Laure JOSSELIN (Libération)
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