Loin de baisser les bras dans ce qui constitue, à leurs yeux, un combat pour la survie, un combat social, les travailleurs des huit entités (SDV, SAGA, SOCOPAO, SÉNÉGAL TOURS, ANTRAK, TCS, SATS (à 80%) et SÉNÉGAL HÔTEL) qui constituent aujourd’hui le groupe Bolloré-Sénégal continuent de jouer leur partition dans la bataille d’opinion qu’eux et la direction de leur groupe ont entreprise depuis que ce géant mondial de la manutention, du transit et du transport maritime a été écarté de la course à la concession du nouveau terminal à conteneurs du port de Dakar il ya bientôt un mois. Une campagne active de communication pour déplorer et dénoncer ce qui, selon eux, n’est rien d’autre qu’une « grossière injustice»
« Comment demander à des entreprises présentes dans le port depuis 1926, qui ont développé le terminal à conteneurs dont il est question aujourd’hui, qui offre une enveloppe financière plus consistante, qui sont prêts à en offrir le double, qui regorgent de compétences techniques incontestables, qui donnent des emplois aux Sénégalais, et à qui on demande tout simplement de quitter le port pour laisser la place aux princes arabes venant de Dùbaî ?» s’est interrogé Prospèr Sène secrétaire général du syndicat des travailleurs du groupe Bolloré- Sénégal (SATGBS). Les travailleurs de Bolloré sont ainsi d’autant plus courroucés qu’ils n’ont aucun doute que, non seulement, leur groupe a fait la «meilleure offre technique et financière» dans la soumission à l’appel d’offres pour la mise en concession du terminal à conteneurs du port de Dakar mais surtout, les « conditions » de leur mise à l’écart et l’octroi de la concession à un des quatre groupes concurrents soumissionnaires laissent planer « beaucoup de doute et de soupçon quant à la transparence » de l’opération de mise en concession. « Où s’est passé le dépouillement ? En présence de qui ? Yavait-il un huissier lors du dépouillement, sinon pourquoi ? Pourquoi un dossier aussi important, reposant sur plusieurs centaines de milliards de francs Cfa, est-il traité en interne par l’autorité portuaire ? Ce sont là autant de questions que les travailleurs de Bolloré Sénégal se sont posées. Maintenant que les dés semblent avoir été déjà jetés puisque le groupe a été débouté à deux reprises après deux recours introduits auprès du ministère de l’économie maritime, les travailleurs de Bolloré-Sénégal ne se découragent pas pour autant et disent avoir «des propositions à faire aux autorités.» révèle Saliou Fall fondé de pouvoir dans le groupe. Et il ya même un ultime recours qui a été fait au Président Wade car « nous pensons qu’il doit être au-dessus de la mêlée» ajoute Aliou Sow, secrétaire général du Sdts, syndicat majoritaire dans le personnel du groupe.
Les travailleurs ont signalé que Bolloré est installé là où la concession doit se faire. Et que si un autre concessionnaire arrive pour tout rafler, cela constitue une « menace réelle » pour leurs emplois. Quelque 3000 emplois permanents ou temporaires compris. Quasiment tous occupés par des Sénégalais. Toutefois, précisent-ils, cela ne veut pas dire qu’ils sont contre l’arrivée d’un autre concurrent. Que non ! Ils signalent simplement que donner la concession à un seul opérateur ne favorise pas l’émulation entre les sociétés concurrentes. Et que toutes les règles du jeu de la concurrence loyale n’ont pas été respectées dans cette mise en concession. Surtout le volet social « comment peut-on privatiser le terminal à conteneurs qui emploie plusieurs milliers de travailleurs en ne tenant en compte que des aspects techniques (60%) et financiers (40%) et en faisant fi des aspects sociaux ? » s’interroge le syndicalistes Prospère Sène. Et les travailleurs de lancer un cri du cœur :« Nous saluons la venue de nouveaux concurrents, nous souhaitons qu’il yait des dizaines d’investisseurs dans le port, nous demandons tout simplement que ce terminal dans lequel nous avons beaucoup investi, et nul ne peut le contester, qu’il nous soit accordé la possibilité de continuer à y travailler, suivant les orientations du gouvernement et la volonté du président de la République » ont –ils lancé.
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