En l'espace de quelques heures, lundi 25 juin, le procès de l'ancien président libérien Charles Taylor devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a repris, toujours sans l'accusé, avant d'être suspendu jusqu'au 3 juillet, afin de régler les problèmes posés par sa défense.
Depuis le début de son procès le 4 juin pour crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis contre des civils en Sierra Leone dans les années 1990, Charles Taylor refuse en effet de comparaître, arguant qu'il ne bénéficie pas d'une défense adéquate. Le 4 juin, il avait estimé dans une lettre lue lors de l'ouverture du procès, qu'il n'aurait pas droit à un procès équitable et avait demandé à assurer lui-même sa défense.
UN PROCÈS "BOYCOTTÉ" PAR L'ACCUSÉ, SELON LA JUGE
Il réclame plus de temps et de moyens pour reconstituer une nouvelle équipe, car les "contraintes budgétaires" sont telles – alors que le procès "est un cas à part, qui peut seulement être comparé à celui de [l'ancien président yougoslave] Slobodan Milosevic" – qu'il est "impossible" de trouver des avocats à la hauteur, avec les ressources mises à disposition par le tribunal. Depuis le 4 juin, l'accusé aurait contacté de nombreux avocats, mais aucun n'aurait accepté d'assurer sa défense, a-t-il précisé.
La juge présidant la chambre du TSSL, Julia Sebutinde, a ordonné l'interruption de l'audience pour délibération, annonçant que le tribunal se prononcerait en fin de matinée sur un éventuel report du procès. "Un accusé qui réclame d'assurer sa propre défense, et qui dans un même souffle est absent aux audiences, ne peut avoir qu'une seule intention, le 'boycottage'", a-t-elle cependant ajouté.
Charles Taylor, 59 ans, incarcéré à La Haye depuis mars 2006, doit répondre de onze chefs d'inculpation. Il est notamment accusé d'avoir soutenu les rebelles qui ont martyrisé les civils en Sierra Leone, faisant 120 000 morts et des milliers de mutilés durant la guerre civile de 1991-2001.
LEMONDE.FR avec AFP
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