Le phénomène de l’émigration clandestine n’a pas laissé indifférents les jeunes du département de Sédhiou. Aussi ont-ils été nombreux à tenter l’aventure par l’entremise des pirogues, avec tous les risques que pareille opération comporte. Mais, leurs compatriotes qui sont basés à l’extérieur du Sénégal, n’ont pas voulu rester insensible au sort de cette jeunesse. Ce qui justifie leur engagement financier pour freiner l’élan de l’émigration clandestine.
Le phénomène crucial de l’émigration clandestine ne laisse personne indifférent. A Sédhiou il a connu une ampleur inquiétante. Bon nombre de jeunes dans l’espoir de sortir du cercle infernal de la pauvreté et de la misère se sont, clandestinement, jetés dans les eaux voraces de l’océan pour tenter l’aventure européenne. Au lieu de Barcelone, ils ont atterri à «Barsax». Pour freiner le fléau qui, jusque-là, continue de faire d’innocentes victimes, des fils du terroir vivant en Europe, ont décidé de répondre à l’appel du chef de l’Etat, qui invitait les émigrés à venir investir chez eux. C’est ainsi que Lamine et Sankoung Diaby Gassama, deux frères émigrés comptent injecter une enveloppe de 223 736 835 francs Cfa dans la zone du Mbadoumbow, dans le Tanaff, avec un appui personnel de 14 %. Il s’agit d’implanter un projet agro-sylvo-pastoral d’une superficie de 40 hectares pour occuper, pour l’instant, deux cents jeunes. L’objectif visé est de mettre un terme à l’exode rural, au chômage chronique des jeunes qui les incite à emprunter les chemins périlleux de l’Europe. Mais, les frères Gassama sont conscients qu’il faut, au préalable, désenclaver la localité avant de jeter les germes d’un quelconque développement. Aussi ont-ils pensé à ouvrir, sur fonds propres, une piste salvatrice de 8 km, qui relie le village de Boraya à l’axe stratégique Sandiniéry-Tanaff pour un montant de 36 500 000 francs Cfa. Une piste de production qui, non seulement, permettra l’écoulement des produits maraîchers et agricoles qui, jadis pourrissaient dans les champs, mais facilitera également les nombreuses évacuations, qui tournaient au pire, vers les postes de santé inaccessibles, faute de routes praticables.
Par P. D. FAYE (Le Quotidien)
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