Des élections présidentielle et législatives peuvent être organisées en Côte d'Ivoire "au plus tard dans les toutes premières semaines de 2008", a assuré, au cours d'une conférence de presse, mardi 12 juin à Yamoussoukro, la capitale ivoirienne, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré. Chef de l'Etat d'un pays limitrophe de la Côte d'Ivoire, M. Compaoré est un acteur clé de la crise. C'est sous son égide qu'a été signé, début mars, l'accord de paix qui, soutenu par l'ONU, doit mettre un terme à la crise ivoirienne.
Sa mise en oeuvre est en cours. Un premier ministre issu des rangs des Forces nouvelles (FN, les rebelles qui tiennent le nord du pays) a été nommé ; la zone tampon entre le nord et le sud du pays est en cours de démantèlement; l'unification des forces armées des deux bords est à l'étude ; enfin, le désarmement des milices a commencé. Symbole du rapprochement en cours, Charles Blé Goudé, le chef des "patriotes", milices proches du président Gbagbo, a pu aller prêcher la bonne parole en zone rebelle sans encombre.
Mais le processus donne des signes d'essoufflement. Le redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire piétine alors qu'il devrait être achevé à la mi-juillet. Les préfets et autres hauts fonctionnaires n'ont toujours pas rejoint leur poste en zone rebelle. Les locaux de l'administration sont aux mains des chefs de guerre qui les occupent. Et ce retard, conjugué à des problèmes de financement, bloque les "audiences foraines", c'est-à-dire le processus de mise à jour des listes électorales.
Sur le plan militaire également, des difficultés subsistent. La reconnaissance des grades, l'officialisation des promotions éclairs s'avèrent un sujet épineux, même si peu de personnes sont concernées. L'accord de paix accuse "deux mois de retard", a dit le président Compaoré. Le tout est de ne pas le laisser filer.
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