La régie américaine va bannir de nombreux sites de son programme publicitaire. Google n’est plus qu’un simple moteur de recherche. En avril, dans une interview au magazine américain Wired, le patron de Google Eric Schmidt décrivait son entreprise avant tout « comme une régie publicitaire ».
Et, de fait, c’est cette activité qui fournit la majeure partie des monstrueux revenus de Google (10,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2006 et plus de 3 milliards de dollars de bénéfices). Mais le géant américain n’est pas le seul à en profiter : de nombreux sites ou blogs ne contiennent que des publicités fournies par Google sans proposer le moindre contenu. Des poubelles à publicité qui violent les conditions d’utilisation de la régie pub de Google.
A partir du 1er juin toutefois, ces faux sites parasites ne pourront plus profiter de la manne publicitaire de Google. L’entreprise américaine les a prévenu la semaine dernière par courrier, leur laissant tout de même le temps de créer un véritable contenu pour échapper au bannissement. Google interdisant toute divulgation des revenus publicitaires, peu de chiffres circulent. Mais certains de ces sites à pubs génèreraient plus de 10 000 dollars par mois. Ce qui profite par ailleurs à Google, qui touche une commission sur les revenus publicitaires de ses sites en régie.
Pour commenter ce changement de politique à l’égard des sites poubelles, Google parle de « rendre l’expérience utilisateur aussi positive que possible », ce qui dans le cas présent ne veut pas dire grand chose. Selon l’analyste Jennifer Slegg, il est probable que cette décision vise surtout à attirer sur la régie pub de Google des annonceurs qui préfèrent voir leur réclame s’afficher sur des sites proposant un réel contenu.
Autre récent changement de politique de Google : la régie publicitaire n’acceptera désormais plus de publicités pour les sites proposant des dissertations déjà rédigées pour les étudiants. Les universités britanniques se « félicitent de la décision de Google, qui est un pas dans la bonne direction ». Interrogé par la BBC, Matthew Wilson, patron du site essaywriter.co.uk, qui vend des dissertations préfabriquées mais « déconseille aux étudiants de s’en servir de façon malhonnête », estime que ce changement menace son entreprise. 80% de ses visiteurs étaient liés aux publicités Google.
Par Sébastien Delahaye (Liberation.fr)
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