La Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies a publié son rapport annuel sur les évolutions et les perspectives économiques pour le continent. Produit en collaboration avec l'Union africaine, le rapport note une augmentation de la croissance sur l'ensemble du continent, mais avertit des risques de ralentissement. 5,8%, c'est le taux de croissance général que promet la Commission économique pour l'Afrique en 2007. Un taux supérieur à la moyenne mondiale, de 5,1% en 2006, et en légère augmentation depuis plusieurs années.
LE TRIO DE TÊTE
Mauritanie 19,8%
Angola 17,6%
Mozambique 7,9%
Ceci en raison du prix des matières premières, en particulier le pétrole, et de la gestion des économies nationales.
Cette augmentation a toutefois des fondations fragiles. Elle ne pourra être soutenue, affirme la CEA, que si les pays africains assouplissent leurs politiques fiscales, notamment en offrant de meilleurs taux d'emprunt.
La Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale prônent la discipline fiscale et le calibrage strict des politiques monétaires.
LA PLUS MAUVAISE CROISSANCE
Zimbabwe -4,4%
Seychelles 1%
Swaziland 1,2%
Comores 1,2%
Côte d'Ivoire 1,2%
Mais selon la CEA, cette attitude ne prend pas assez en compte les particularités de chaque pays.
En outre, l'accent a été mis davantage sur les politiques macro-économiques plutôt que sur les politiques micro-économiques et sectorielles.
Libéralisation contre diversification
En tête de la croissance, l'Afrique du nord ; notamment la Mauritanie dont le PNB a augmenté de 20%.
Derrière, l'Afrique australe, qui maintient sa croissance, en dépit de la régression du Zimbabwe.
On constate des baisses de PNB au Tchad, en Guinée équatoriale et en RDC.
En Afrique centrale, seuls le Cameroun et la Centrafrique ont des taux de croissance en hausse.
Enfin l'Afrique de l'ouest accuse la plus grande chute de PNB.
La CEA recommande la diversification. Une idée qui n'est pas nouvelle mais remise au goût du jour.
Une diversification qui a besoin d'investissements, en particulier de la part des gouvernements.
Car d'après la CEA, la libéralisation prônée depuis les années 80 freine la diversification si elle se fait trop rapidement.
L'apport de la Chine
L'Afrique est la région où l'aide étrangère au développement a le plus augmenté ces dix dernières années.
Le rapport note le rôle positif joué par des pays émergeant comme la Chine dont les importations de matières premières africaines ont augmenté de 50% au premier semestre 2006 et qui a en outre investi dans de grands projets d'infrastructures dans plusieurs pays.
Reste que cette collaboration présente des risques pour le respect des droits des travailleurs et les normes environnementales, affirme la CEA.
Enfin, le rapport recommande une plus grande intégration régionale, grâce à l'amélioration des infrastructures et à une meilleure répartition entre organisations régionales, dont sont parfois membres les mêmes pays.
Céline Curiol
BBC Afrique, New York
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